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Frieda Gijbels à propos de l’analyse critique de Belfius : « Les patients font les frais de la politique défaillante du ministre Vandenbroucke »
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Une étude de Belfius montre la situation financière inquiétante de nos hôpitaux. Pour la députée fédérale Frieda Gijbels, ces chiffres ne sont guère surprenants. « Cela fait longtemps que le secteur tire la sonnette d’alarme, tant par rapport au financement qu’au manque de personnel. Mais le ministre Vandenbroucke se contente de pis-aller au lieu de prendre de véritables mesures structurelles. »
Gijbels cite l’exemple de l’interdiction des suppléments d’honoraires pour l’imagerie médicale lourde ambulatoire. « Le manque de financement de base est à l’origine de cette situation, mais Vandenbroucke a pris une mesure sélective et populiste sans aller au fond des choses. Il prétend défendre les patients, mais en fin de compte, ce sont tout de même eux qui paient. » De nombreux hôpitaux se trouvent dès lors dans une situation difficile. « Soit ils vont chercher à compenser ailleurs, soit leurs chiffres vont s’enfoncer encore plus dans le rouge. Quoi qu’ils fassent, tant que l’organisation des soins de santé ne fera pas l’objet d’une révision en profondeur, ce sont les patients et les contribuables qui en feront les frais. »
Des résultats beaucoup moins bons en Wallonie et à Bruxelles
Gijbels constate également d’importantes disparités régionales au niveau des résultats d’exploitation. « Les hôpitaux wallons et bruxellois affichent des résultats respectivement trois et six fois moins bons alors que les suppléments d’honoraires maximaux y sont souvent plus élevés que dans les hôpitaux flamands. » Le ministre Vandenbroucke a gelé ces suppléments à leur niveau actuel, ce qui réduit la marge de manœuvre des hôpitaux flamands. « Il a également indiqué ne pas être certain que ce déséquilibre soit corrigé. Une inégalité fondamentale qui, en ces temps difficiles sur le plan financier, affecte tout particulièrement les hôpitaux qui s’efforcent de garder le contrôle de leurs suppléments depuis des années. »
Action déterminée contre le manque de personnel
Le ministre Vandenbroucke ne mène par ailleurs aucune véritable politique en matière de personnel. « J’admets qu’il est difficile de trouver du personnel, mais il y a forcément un problème quelque part quand on sait que la Belgique forme plus d’infirmières que la moyenne européenne et que beaucoup d’entre elles quittent la profession. La rémunération est un facteur important, mais certainement pas le seul. Nous avons besoin d’une action déterminée sur le terrain : les infirmières et les professionnels de la santé doivent pouvoir faire leur travail. Cela implique de confier à d’autres personnes les tâches qui ne sont pas directement liées aux soins. »
Accueil incompréhensible des demandeurs d’asile
Gijbels explique pour finir que de nombreux hôpitaux ont dû fermer des lits, voire des services, en raison de la pénurie de personnel. « Dans de telles conditions, il est incompréhensible que le ministre soit venu réclamer de la place pour l’accueil des demandeurs d’asile. Il ferait mieux de se concentrer sur sa mission principale : la santé publique. »
Transfert vers la Flandre
« Les défis dans le domaine des soins de santé ne vont faire que s’accroître. Si nous voulons qu’ils restent abordables, des mesures structurelles s’imposent d’urgence », conclut Gijbels. Pour la députée fédérale, cela implique le transfert de compétences au niveau flamand. « Nous ne pouvons plus nous permettre le luxe de compétences fragmentées. Nous devons miser au maximum sur la prévention et les gains d’efficacité et investir dans nos soins de santé sans que la chaîne fédérale ne puisse nous mettre des bâtons dans les roues. »