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Excuses coloniales : Open Vld et CD&V menacent de plier
Les partis de majorité fédérale réclament des excuses parlementaires au sujet de la colonisation du Congo. L’Open Vld et le CD&V s’y étaient pourtant fermement opposés afin d’éviter des demandes de réparations. La N-VA n’est guère surprise : « Nous avions prédit que les libéraux plieraient face au PS et à Groen. La Vivaldi ouvre la voie aux réparations coloniales. Nous nous y opposons fermement. »
La commission Congo doit remettre ses conclusions le lundi 12 décembre. Un débat intense s’annonce, 103 amendements, dont 61 de la N-VA, ayant été introduits sur une liste de 128 recommandations parlementaires. La question la plus brûlante est de savoir si le parlement fédéral doit oui ou non présenter des excuses. Une telle reconnaissance de responsabilité risquerait de donner lieu à des demandes d’indemnisation, ce que plusieurs partis d’opposition et de majorité souhaitent éviter. C’est pourquoi l’Open Vld et le CD&V s’étaient fermement opposés à l’idée d’excuses au sein de la commission Congo, par les voix de Maggie De Block et Jan Briers.
Plier face aux exigences du PS et de Groen
Les deux partis n’ont pourtant déposé aucun amendement visant à supprimer ou rectifier ce point, aucun consensus n’ayant été trouvé au sein de la Vivaldi pour modifier la proposition de texte de Wouter De Vriendt (Groen). Les excuses figurent donc toujours parmi les recommandations. La N-VA avait mis en garde contre cette situation : « Encore une fois, les partis flamands menacent de plier face aux exigences du PS et de Groen. La Vivaldi ouvre la voie aux réparations coloniales. Nous nous y opposons fermement », déclare le député fédéral Tomas Roggeman.
Base juridique insuffisante
Si le texte précise que les excuses ne peuvent pas donner lieu à des réparations, cette base juridique n’est pas suffisante, estime le député fédéral Wim Van der Donckt. « On ne peut assumer la responsabilité du passé tout en refusant d’être tenu responsable. C’est boiteux sur le plan juridique. Des groupes d’action pourraient se servir de ces excuses pour assigner l’État belge et imposer des réparations. » Une demande de la N-VA visant à ce que des juristes se penchent sur ce point avait été rejetée par la majorité.
Pas responsables des erreurs du passé
Sur le fond, la N-VA ne voit pas pourquoi le parlement devrait présenter des excuses et se déclarer responsable au nom de la population. « Nous pouvons exprimer nos regrets, mais des excuses impliquent une faute et une culpabilité. Les Flamands et les Wallons d’aujourd’hui ne sont en rien responsables des humiliations ni de l’oppression subies par la population colonisée. Nous souhaitons mettre en place un partenariat mature qui se concentre sur les problèmes d’aujourd’hui et non d’il y a 100 ans », concluent les deux députés.