Détournement d’un avion par la Biélorussie : « La récréation est terminée », Assita Kanko réclame des mesures fortes

Dimanche, la Biélorussie a forcé un avion à atterrir à Minsk afin d’arrêter un journaliste présent à bord. L’eurodéputée Assita Kanko est indignée : « Si la Biélorussie n’est plus garante de la sécurité aérienne internationale, nous n’avons pas d’autre choix que de l’exclure en tant que partenaire du trafic aérien mondial. Au Conseil européen, Charles Michel va devoir mettre les différents États membres de l’UE sur la même longueur d’onde en vue d’une réponse ferme. »

Le 23 mai 2021, un vol Ryanair entre Athènes et Vilnius passant par l’espace aérien biélorusse a été détourné par les autorités du pays vers l’aéroport de Minsk au moyen d’un avion de chasse en raison d’un prétendu risque pour la sécurité. Après l’atterrissage, Roman Protassevitch, blogueur critique et leader de l’opposition, et sa compagne ont été sortis de l’avion puis arrêtés. La fouille n’ayant rien donné, l’avion a pu redécoller sans Roman Protassevitch ni quatre autres passagers mystérieux de nationalité russe.

Très grave provocation

Assita Kanko parle d’une très grave provocation. « L’objectif semble être une escalade. Le fait que cet incident se soit produit la veille d’une réunion du Conseil européen censée aborder les relations stratégiques entre l’Union européenne et la Russie est-il vraiment un hasard ? La récréation est terminée, il faut sanctionner la Biélorussie. Le Conseil européen doit réagir de manière ferme ce soir. »

Depuis les élections truquées de 2020, qui ont vu la « réélection » d’Alexandre Loukachenko au poste de président, et la répression et la poursuite des opposants qui ont suivi, avec la mort du professeur Raman Bandarenka comme point d’orgue, l’UE a pris des sanctions contre plusieurs figures du régime, dont le président Loukachenko.

Un style (russe) reconnaissable

« La main de Poutine se cacherait-elle derrière cette action brutale de Loukachenko ? », se demande Assita Kanko. « Le style est en tout cas reconnaissable : une fine couche officielle invoquant un prétendu risque pour la sécurité, que personne n’est censé croire, le tout servi avec le sourire. Des services secrets implacables sont ensuite mis sur le coup, pour bien faire comprendre ce à quoi les opposants doivent s’attendre. Et l’UE se retrouve ridiculisée en un instant. »

Suite logique

« Ces régimes autoritaires amis ne reculent devant rien, que ce soit les poursuites ou les assassinats d’opposants, voire les empoisonnements dans des pays de l’UE ou encore le camouflage de l’abattage d’avions civils et l’explosion d’un dépôt de munitions tchèque. Cette arrestation astucieuse d’un opposant, qui risque par ailleurs la peine de mort, s’inscrit parfaitement dans ce cadre », ajoute Assita Kanko.

Réagir de manière ferme à cet acte de piraterie

Pour l’eurodéputée Kanko, c’est la crédibilité de l’Union européenne qui est en jeu. « Il est temps de sortir de notre zone de confort. Nous ne pouvons plus nous contenter de condamnations et de sanctions trop légères. J’appelle le Conseil européen à réagir de manière adéquate et ferme à cet acte de piraterie. Nous devons également chercher le soutien de nos alliés à travers le monde. Michel must deliver tonight. »