Des produits innovants contre le Covid bloqués par des procédures interminables

18 novembre 2021
Kathleen Depoorter

« Comment peut-on accepter que la reconnaissance et la validation d’un biocide à l’effet désinfectant de longue durée pouvant contribuer à un lieu de travail plus sûr prennent plus de six mois en pleine crise ? » Alors que nous en sommes maintenant à la quatrième vague, les instances fédérales se montrent toujours maladroites dans la gestion de la pandémie, estime la députée fédérale Kathleen Depoorter.

Dans une nouvelle proposition de loi examinée aujourd’hui en séance plénière de la Chambre, la responsable politique N-VA dénonce l’absence de base juridique pour l’approbation des processus de production de nouvelles substances à usage pharmaceutique via des monographies internes par l’Agence fédérale des médicaments. « Les producteurs innovants hésitent à investir dans notre pays et ceux qui osent tout de même le faire prennent des responsabilités et des risques considérables sur le plan financier », explique Depoorter.

Le gouvernement fédéral pas intéressé par une évaluation détaillée de l’AFMPS

Le groupe N-VA a plusieurs fois remis en question le fonctionnement et l’évaluation de l’AFMPS. Durant la pandémie, il est clairement apparu que la crise nuisait aux bonnes pratiques dans l’organisation fédérale, ce que la commission spéciale Covid a elle aussi souligné. Le gouvernement Vivaldi ne s’est toutefois pas montré disposé à inclure une évaluation détaillée dans les recommandations pour la politique future. Le groupe N-VA a donc déposé une proposition de loi en vue d’une évaluation récurrente de l’instance fédérale.

La validation des processus de production prend des mois

« Il est inacceptable que les entrepreneurs, après des mois de crise, ne puissent toujours pas être aidés comme il se doit », déclare Depoorter. « Le fait de devoir attendre des mois, sans base juridique qui plus est, pour la validation de processus de production de substances à usage pharmaceutique est désolant. » La proposition de loi vise à remplacer la méthode au doigt mouillé actuelle, qui coûte énormément de temps, d’énergie et d’argent aux entrepreneurs, et à améliorer l’accessibilité des substances et dispositifs à usage pharmaceutique pour les patients.

Renforcer l’autonomie stratégique

Nous devons par ailleurs renforcer notre autonomie stratégique dans les secteurs cruciaux et réduire notre dépendance vis-à-vis de la production étrangère afin d’éviter autant que possible les livraisons tardives ou (trop) onéreuses en temps de crise et les contrats avec des producteurs et des intermédiaires étrangers douteux. La production intérieure pourrait d’ailleurs booster l’emploi au niveau local.

Des procédures bureaucratiques et trop rigides

« Nous sommes les pieds dans l’eau, au début de la quatrième vague, et nous commettons les mêmes erreurs qu’il y a presque deux ans. Nos organisations fédérales sont trop rigides et s’adaptent trop lentement aux nouvelles données. Une demande de validation d’un biocide par l’AFMPS a ainsi été introduite en avril. Il s’agit d’un produit utilisé en Australie et aux États-Unis pour nettoyer les surfaces et qui les préserve du Covid pendant une semaine. Il pourrait changer la donne dans les écoles et les établissements de soins. Son examen dure pourtant depuis plus de six mois. Nous devons nous interroger sur cette inertie et ses conséquences. Si nous voulons agir rapidement, maintenir un maximum de secteurs ouverts et protéger notre population, nous devons miser au maximum sur les nouvelles technologies susceptibles de nous aider à lutter contre le virus, sur tous les fronts », conclut Depoorter.

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