Crédits toxiques : l’Europe doit se montrer plus ferme

Le Parlement européen a approuvé mercredi un accord concernant les emprunts problématiques européens, appelés crédits toxiques. L’eurodéputé Ralph Packet qualifie ces nouvelles règles comme étant un pas dans la bonne direction, mais aimerait qu’elles aillent plus loin. « Les crédits toxiques sont surtout un problème pour le Sud de l’Europe. Il y a deux mois, les autorités italiennes ont encore dû intervenir pour secourir la Banca Carige, en grande difficulté. Ces nouvelles règles tombent donc à point nommé, bien qu’elles devraient être plus strictes. »

Faire face aux emprunts problématiques suffisamment tôt

Les nouvelles règles imposent aux banques de mettre suffisamment de moyens propres de côté lorsque de nouveaux emprunts ne sont plus remboursés. Cela doit permettre de faire face aux emprunts problématiques à un stade précoce. « Certaines banques italiennes risquent de couler en raison de montagnes de crédits toxiques. Aujourd’hui encore. Je trouve dès lors dommage que les règles ne visent que les nouveaux emprunts. Les emprunts problématiques actuels ne sont donc pas concernés. Mais ce compromis est tout de même un pas dans la bonne direction », estime Ralph Packet.

Union bancaire européenne

Cette nouvelle réglementation s’inscrit dans une série d’actions européennes reconnaissant l’approche des crédits toxiques comme une priorité. En outre, la Commission envisage depuis longtemps déjà un système de garantie des dépôts européen en tant que dernier pilier de l’Union bancaire européenne. « L’approche des crédits toxiques est une condition essentielle du renforcement de l’Union bancaire. Avant de débattre d’idées comme celle d’un fonds de garantie des dépôts européen, il faut d’abord réduire les risques. Ce n’est pas à nos banques ni à nos citoyens de payer pour la mauvaise politique financière du Sud. Le sens des responsabilités vient avant la solidarité, et non l’inverse », conclut Ralph Packet.