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Coronavirus : recommandations pour une politique fédérale plus efficace

Après de nombreuses auditions et des mois de réunions, la commission spéciale chargée d’examiner la gestion de la crise du coronavirus (en particulier la première vague) a émis plusieurs recommandations. Celles-ci manquent malheureusement de clarté et il est difficile de savoir si les bonnes leçons en seront tirées pour le futur.
C’est pourquoi les députées fédérales Frieda Gijbels, Kathleen Depoorter et Yngvild Ingels ont rassemblé dans une proposition de résolution des recommandations qui ne se trouvent pas dans le texte final, mais leur semblent importantes. Elle a entre-temps été prise en considération.
En voici plusieurs points importants :
- Les institutions et services publics (SPF Santé publique, Sciensano, Agence des médicaments AFMPS) qui ont joué un rôle majeur pendant la crise doivent être soumis à un audit externe. Cette recommandation a toutefois déjà été rejetée par les partis de majorité. « Il est pourtant fondamental de se pencher en détail sur la façon dont les services ont fonctionné en temps de crise et de dresser un rapport indépendant. Il est inacceptable de ne pas pouvoir mettre en avant les points sensibles afin de tirer les leçons qui s’imposent. C’est notre responsabilité pour l’avenir. On ne sait pas non plus qui est responsable de la destruction du stock stratégique ni pourquoi celui-ci n’a pas été renouvelé. Il est totalement inacceptable de chercher à éluder ces questions », affirme Kathleen Depoorter.
- « Nous ne savons toujours pas non plus pourquoi l’on observe une forte variation dans la durée d’hospitalisation et le risque de décès au sein des différents hôpitaux. La transparence doit être de mise dès le départ, afin que les hôpitaux et les soignants puissent apprendre les uns des autres », ajoute Frieda Gijbels. Elle plaide pour une utilisation ouverte et transparente des données collectées lors d’une telle crise sanitaire. Il n’est pas normal que des scientifiques, par exemple, n’aient pas accès aux données (anonymes, bien sûr). « Les rapports des organes consultatifs doivent par ailleurs être rendus publics. La règle doit être la publicité de l’information, sauf en présence de solides arguments », conclut Frieda Gijbels.
- Les députées fédérales estiment par ailleurs que le parlement doit être beaucoup plus impliqué et que les mesures doivent être argumentées. Leur efficacité ou non doit également être présentée de manière claire à la Chambre des Représentants.
- Le Centre de crise doit pouvoir jouer pleinement son rôle et faire appel aux structures de crise pertinentes. « Les membres du gouvernement et les autres administrateurs doivent mieux connaître ces structures de crise. Le gouvernement doit par ailleurs expliquer au début de chaque législature comment il compte s’armer face aux dix principales menaces », explique Yngvild Ingels.
- « Cette crise a également montré que plus personne ne comprenait le fonctionnement de ce pays. Personne ne savait qui était compétent pour quoi et on a trop facilement rejeté la responsabilité sur les autres. Nous avons besoin d’ensembles de compétences homogènes et de mettre un terme à la diversité de ministres de la Santé et du Bien-être afin que chaque décideur politique soit entièrement confronté à son domaine de compétence. En l’absence de crise également, des soins de santé régionaux offriraient de nombreux avantages, la prévention n’étant efficace que si elle est taillée sur mesure pour la communauté et si celle-ci en tire les bénéfices. »
La N-VA continuera de plaider en ce sens à la Chambre.
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