Coronavirus : 720 000 euros par mois pour des tests jamais effectués

Le gouvernement Vivaldi accorde chaque mois 720 000 euros à huit centres de test, à condition qu’ils réalisent 2 000 tests par jour. Ils sont toutefois loin d’atteindre cet objectif. La députée fédérale Frieda Gijbels se dit étonnée : « La plateforme fédérale de testing est largement surfinancée. Nous aurions pu consacrer cet argent et ce personnel hautement qualifié à d’autres choses. »

La plateforme fédérale de testing a été mise sur pied afin d’augmenter notre capacité de test contre le coronavirus et de faire face à la pénurie. D’après la réponse du ministre Vandenbroucke à une question de la députée fédérale Frieda Gijbels, la plateforme serait toutefois largement surfinancée. Pour un an de fonctionnement, les autorités fédérales versent près de 70 millions d’euros, à condition d’effectuer 2 000 tests par jour.

720 000 euros par mois pour les centres de test

La plateforme de testing reçoit une indemnité forfaitaire pour les frais de personnel nécessaires à l’analyse de ces 2 000 tests quotidiens. Pour les huit centres de test, au moins 16 000 tests devraient donc être effectués chaque jour pour que chacun bénéficie de ces 720 000 euros par mois. « D’après les données de Sciensano, les laboratoires sont toutefois très loin de cet objectif et la plateforme est donc largement surfinancée », explique la députée fédérale Gijbels avec étonnement.

Un seul centre de test sur huit atteint les 2 000 tests par jour

D’après les données de Sciensano, seul un laboratoire a atteint les 2 000 tests par jour, et uniquement au mois de mars. En juin, le laboratoire de Gand n’a réalisé que 160 tests par jour en moyenne. « Le financement n’a jamais été réévaluée ni adapté à la situation. Le personnel s’est tourné les pouces. Comment est-ce possible ? Nous aurions pu consacrer cet argent et ce personnel hautement qualifié à d’autres choses », ajoute-t-elle.

La plupart des tests analysés en dehors de la plateforme fédérale de testing

Pour Gijbels, il est grand temps de se pencher en détail sur la capacité de test fédérale et d’en revoir et réduire le financement. Elle remet également en question la pertinence de la plateforme fédérale de testing, la plupart des tests étant réalisés au sein de réseaux de laboratoires ordinaires et non dans le cadre de la plateforme.

Manque de confiance des autorités fédérales envers les laboratoires ordinaires

« Les autorités ont constamment donné l’impression de ne pas faire confiance aux laboratoires ordinaires et à leur mode de fonctionnement. Le circuit classique de laboratoires d’hôpitaux avait revu sa capacité à la hausse et même le laboratoire de la Croix-Rouge de Flandre était prêt à intervenir. Il n’a toutefois guère reçu de demandes. En mettant sur pied une telle plateforme de manière aussi irréfléchie, les autorités fédérales ont prouvé qu’il valait mieux éviter de leur confier notre argent », conclut Gijbels.

Le travail de Frieda Gijbels aura toutefois porté ses fruits : le ministre Vandenbroucke a déclaré dans la presse que le financement serait bientôt réévalué et adapté le cas échéant.