Bientôt des trains autonomes sur notre réseau ferroviaire ?

24 janvier 2023
Tomas Roggeman

À l’avenir, les trains de la SNCB devraient pouvoir circuler de manière totalement autonome. C’est en tout cas l’avis de la N-VA. « Les trains autonomes permettent des cadences plus élevées et sont plus ponctuels, moins chers et meilleurs pour l’environnement. Ils offrent en outre une solution aux pénuries de personnel », explique le député fédéral Tomas Roggeman. « Alors que la technologie est développée chez nous, nous sommes à la traîne par rapport à nos voisins. » Roggeman a donc déposé une résolution à la Chambre appelant à un examen approfondi de la technologie en vue de son utilisation sur le réseau ferroviaire, à commencer par la jonction Nord-Midi à Bruxelles.

La technologie ATO (Automatic Train Operation) se trouve déjà à un stade avancé. Les versions à partir du GOA3 (Grade Of Automation 3) n’ont plus besoin de conducteur et sont entièrement automatisées et commandées à l’aide d’une interface centrale. Des tests ont été menés avec succès au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas et en France. En France et au Luxembourg, des trains autonomes seront bientôt déployés sur le réseau ferroviaire, y compris des trains à grande vitesse. Ces trains pourraient également venir circuler sur notre réseau, notre infrastructure étant presque entièrement équipée de la technologie nécessaire. « Les entreprises ferroviaires étrangères pourront donc utiliser cette technologie sur notre réseau avant la SNCB. C’est le monde à l’envers », dénonce Tomas Roggeman.

Deux fois plus de trains sur une même ligne

Les projets menés en France et en Allemagne sont très prometteurs. Aux Pays-Bas également, un pilote est en cours avec des entreprises belges. Chaque train étant relié à la même interface, le timing et la distance peuvent être contrôlés de manière beaucoup plus précise. La ponctualité est bien meilleure, les trajets durent moins longtemps et le coût au kilomètre a baissé de 30 %, ce qui permet de déployer plus de deux fois plus de trains sur une même ligne. « Ce dernier point est particulièrement intéressant pour notre réseau », explique le député fédéral Tomas Roggeman. « L’horaire de la SNCB dépend du goulet Nord-Midi à Bruxelles. L’automatisation des trajets sur cet axe augmenterait la fréquence des trains, ce qui permettrait d’améliorer l’offre et la ponctualité à travers tout le pays. »

Prendre le train en marche

« Cette technologie pourrait donner un nouvel élan au transport ferroviaire », explique Roggeman, qui appelle à son lancement rapide. « Nous devons prendre le train en marche. D’autres technologies innovantes, comme la 5G, pourraient également contribuer au développement des trains autonomes, ce qui permettrait à davantage de trains de circuler sur notre réseau. Nos voisins ont déjà mis en place plusieurs projets pilotes. Nous ne pouvons pas rester en retrait. »

Frilosité

Mais tout le monde n’est pas aussi enthousiaste. Ces dernières années, la direction de la SNCB s’est montrée très réservée par rapport à la technologie ATO. Les trains pilotes devraient donc être déployés sur des lignes moins fréquentées. L’utilisation de trains autonomes sur la jonction Nord-Midi et sur les grands axes du réseau ferroviaire n’est dès lors pas pour demain. « Si la SNCB et le ministre arrivaient à surmonter leur frilosité face à cette technologie, ce serait une bonne chose pour tout le monde », conclut Roggeman.

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