Bert Wollants : « Nous passons d’une loi contre à une loi pour l’énergie nucléaire »

15 mai 2025

La Chambre se prononce aujourd’hui sur une refonte complète de la loi sur la sortie du nucléaire. Non seulement elle change de nom – elle s’intitulera désormais loi relative à l’énergie nucléaire pour la production industrielle d’électricité – mais elle adopte surtout une toute nouvelle orientation. « Nous passons d’une loi contre à une loi en faveur du nucléaire », explique le député fédéral Bert Wollants au micro de l’émission De Ochtend.

Miser sur de nouvelles centrales nucléaires

La loi de 2003, qui prévoyait la fermeture de l’ensemble des centrales nucléaires, avait déjà permis certaines dérogations ces dernières années, notamment pour maintenir Tihange 3 et Doel 4 en activité. Mais aujourd’hui, c’est un vrai changement de cap : « Le discours a totalement basculé », se réjouit Bert Wollants. « La nouvelle loi permet désormais au gouvernement de construire de nouvelles centrales. Nous présentons une vision à long terme et rouvrons la porte aux investissements nucléaires. »

Vers une prolongation des centrales existantes

La loi abroge également les dates de fermeture prévues pour les centrales existantes. Celles de Doel 4 et Tihange 3 restent toutefois inchangées à ce stade – leur arrêt en 2035 ayant été contractualisé avec Engie. « Mais nous voulons aussi revoir ces échéances », précise Wollants. « Les maintenir dix ans de plus pour ensuite les refermer ? Cela n’a aucun sens. Si Engie refuse, nous devrons peut-être nous tourner vers d’autres opérateurs. Toutes les options sont sur la table. »

Le député n’exclut pas une coopération avec EDF, l’entreprise publique française. « Nous ne voulons plus être entièrement dépendants d’Engie, qui décide à elle seule de l’avenir de notre approvisionnement énergétique. »

« Attendre n’est plus une option »

Pour Bert Wollants, l’énergie nucléaire est aujourd’hui plus indispensable que jamais. « Nos besoins en électricité vont augmenter, notamment avec l’essor des pompes à chaleur pour le chauffage et le développement de la voiture électrique. Ne pas investir dans notre capacité de production serait presque criminel. »

Le gouvernement garde néanmoins une approche pragmatique. « La construction d’une centrale nucléaire prend facilement dix à quinze ans. Ce n’est pas exceptionnel », admet Wollants. « Regardez l’extension des parcs éoliens en mer : décidée en 2018, finalisée en 2033. Les délais sont comparables. Mais si on ne commence jamais, on est sûr que cela n’arrivera jamais. »

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