Bart De Wever sur la limitation des allocations de chômage : « Il faut avaler la pilule »

22 mai 2025
Bart De Wever

Le gouvernement fédéral met en œuvre une réforme qui limitera dans le temps les allocations de chômage. Le Premier ministre Bart De Wever a donné plus d’explications dans l’émission Villa Politica sur le calendrier et la mise en œuvre : « Il faut avaler la pilule. Cette réforme aurait dû être menée depuis longtemps. »

Fin des allocations de chômage à vie

L’accord de gouvernement l’avait déjà prévu : le droit au chômage ne sera plus illimité. Dans la nuit de mercredi, les partis de la majorité se sont mis d’accord sur les modalités concrètes :
« L’application se fera par cohortes sur une période de trois mois. Nous avons aussi prévu une enveloppe financière importante pour soutenir les CPAS. »

Bart De Wever reconnaît que cela suscite des inquiétudes : « Il y a des craintes quant au nombre de personnes qui devront se tourner vers l’aide sociale. Mais nous pensons que certains reprendront une activité professionnelle, que d’autres sortiront simplement du système — des personnes qui perçoivent une allocation sans en avoir véritablement besoin. Une partie, bien sûr, s’adressera aux CPAS. Nous comprenons les préoccupations à ce sujet. »

Soutien accru pour les CPAS

Les autorités locales ont déjà exprimé leurs craintes face à une possible augmentation des demandes de revenu d’intégration. Bart De Wever en est conscient : « Nous comprenons que les CPAS ne soient pas demandeurs. C’est pourquoi nous avons organisé une concertation avec les Régions et l’administration, ce qui a débouché sur une application échelonnée. »

Concrètement : Toute personne sans emploi depuis 20 ans ou plus perdra ses droits au 1er janvier 2026. Les jeunes qui bénéficient depuis plus d’un an d’une allocation d’insertion perdront également ce droit à cette date. Le 1er mars, ce sera le tour des personnes sans emploi depuis 8 à 20 ans. Et à partir du 1er avril, les droits s’éteindront pour ceux qui sont au chômage depuis plus de deux ans. Au total, 113.000 chômeurs de longue durée perdront leur allocation de chômage.

Les CPAS devront donc recruter et former des assistants sociaux supplémentaires — une profession en pénurie. Initialement, une compensation n’était prévue qu’à partir de 2027, mais Bart De Wever promet un financement plus rapide : « Les CPAS recevront les moyens dès 2026. Nous nous adaptons en permanence en fonction des discussions. »

Des économies bien plus importantes que prévu

Au départ, l’ONEM estimait les économies à 900 millions d’euros. Ce chiffre est désormais réévalué à 2 milliards. « On a attendu les résultats des modélisations pour connaître l’impact réel », explique Bart De Wever. « Mais attention : c’est un montant brut. Il faut en déduire, par exemple, les moyens supplémentaires nécessaires pour les CPAS afin de couvrir la hausse des demandes de revenu d’intégration. »

« La pilule sera amère, mais nécessaire »

Bart De Wever reconnaît que la réforme est difficile à encaisser : « Une charge de travail importante nous attend. Mais il faut avaler la pilule. Le gouvernement a fait ce qu’il pouvait pour épauler les CPAS », conclut-il.

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