Bart De Wever réagit à la critique de Di Rupo

1 juin 2018

Cher Elio,

Nous avons beau être des adversaires politiques, je vous ai toujours respecté en tant qu’homme. Vous semblez quant à vous considérer mon parti et moi-même comme pervers et inhumains.

Le décès de Mawda est une immense tragédie. Aucun homme, en Flandre, en Wallonie ou à Bruxelles, ne peut rester insensible. Il n’y a rien de pire que la perte d'un enfant.

Je ne souhaite déshumaniser personne. Ni les parents, qui subissent l’épreuve la plus douloureuse qu’un père et une mère puissent avoir à endurer, ni le policier qui va devoir continuer de vivre avec ce lourd fardeau. Un policiers que vos partisans qualifient d’assassin, de meurtrier.

Mais au-delà de la caricature morale que vous tentez de faire de moi, pensez-vous vraiment être bien placé pour me critiquer sur ce point ?

La loi d'accélération de la procédure d'octroi de la nationalité belge du PS a permis à des centaines de milliers de personnes d’obtenir la nationalité sans le moindre effort. Pas besoin de s’intégrer, pas besoin de parler une langue nationale, pas même besoin d’avoir mis le pied sur notre territoire.

En 2000-2001, le gouvernement Verhofstadt I a créé une crise de l’asile sans précédent en promettant une aide de 1000 euros à chaque demandeur d’asile. Les campagnes de régularisation collective organisées sous vos auspices ont créé un véritable effet d’aspiration. Le résultat ? Des familles avec enfants dans la rue, des astreintes et des demandeurs d’asile hébergés dans des hôtels.

Et depuis, l’afflux passif reste élevé en raison d’un regroupement familial pratiquement sans limite. Autant de personnes qui, grâce au droit de vote des étrangers, ont directement obtenu tous les droits civils et qui ont ainsi pu servir de réservoir de voix pour votre parti. Ce n’est qu’en matière de retours que vous avez freiné les choses. Rien qu’au cours de votre mandat de Premier ministre, la capacité des centres fermés a été réduite de 18 %.

Pendant des années, le PS a mené de facto une politique d’ouverture des frontières, et le résultat se voit aujourd’hui dans les grandes villes, où une sous-classe s'est formée, constituée de nouveaux arrivants paupérisés qui ne connaissent ni notre langue, ni notre culture, et ne parviennent pas à intégrer notre marché du travail de haute technologie. Les services judiciaires et de sécurité en subissent les conséquences.

Des services de sécurité qui, lorsque vous étiez au pouvoir, ont vécu restrictions budgétaires sur restrictions budgétaires. Avec pour conséquence que l’opération antiterroriste de Verviers a dû être menée avec des armes empruntées et de seconde main. Comment aurait-il pu en être autrement ? Les fusillades à la kalachnikov dans Bruxelles ont été qualifiées de faits divers par votre propre bourgmestre. Et ce, alors que l’assaillant a ensuite commis un attentat meurtrier à l’aéroport. Mais il est vrai que pour votre cher ami Philippe Moureaux, des jeunes qui veulent se faire sauter ne sont jamais que « des fanfarons ».

Et vous refusez encore de voir la désastreuse réalité de votre politique. Le congrès de la FGTB à Liège a pour slogan : « No Borders – Pas de Frontières ». Le 1er mai, vous avez fait la fête avec BXL Refugees, qui milite pour la suppression des règles de Dublin et de Frontex, des régularisations collectives et la fermeture des centres fermés.

En tant que décideurs politiques, nous avons la responsabilité d’éviter des tragédies comme celle qui a coûté la vie à Mawda. Et nous ne pourrons le faire qu’en reprenant le contrôle de nos frontières. Notre politique d’asile et d’immigration ne peut être laissée au hasard. Plus personne ne doit pouvoir entrer en Europe illégalement. L’accueil des réfugiés doit se faire dans des centres situés aux frontières extérieures de l’Europe. Et c'est là qu’il faut faire la distinction entre ceux qui pourraient être reconnus comme réfugiés et ceux qui sont des migrants économiques. C’est la seule solution humaine et durable.

Cher Elio, vous n’êtes pas la solution au problème. Vous êtes le problème.

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