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Bart De Wever : « Nos réformes sont depuis longtemps une évidence ailleurs »

À l’occasion de ses cent premiers jours en tant que Premier ministre, Bart De Wever était l’invité du journal télévisé de VTM. L’interview a notamment porté sur les économies budgétaires, la dette publique et les investissements dans la défense. « Ce qui est prévu dans l’accord de gouvernement ne suffira pas à remettre les finances publiques en ordre », prévient-il.
Des efforts pour tous, y compris pour la classe politique
Le Premier ministre insiste : des réformes structurelles sont absolument nécessaires. « Nous faisons simplement ce que l’on attendrait de n’importe quel pays européen normal : travailler au moins 35 ans pour avoir droit à une pension complète. Ce n’est pas déraisonnable. La Belgique est d’ailleurs le seul pays où le chômage peut devenir un choix de vie. Cela explique le nombre élevé de chômeurs de longue durée que nous n’arrivons plus à réinsérer sur le marché du travail. »
« Mais pour ceux qui travaillent dans le secteur privé et qui mènent leur carrière à terme – comme c’est le cas de la majorité des Flamands – il n’y a en réalité aucune mesure qui les affecte directement », assure Bart De Wever.
Il souligne également que la classe politique montre l’exemple : « Mon salaire a été réduit de 8 %. Le gouvernement compte un nombre historiquement bas de ministres. Nous avons réduit les dépenses des cabinets de 30 %. Et je présenterai bientôt au Parlement une proposition visant à supprimer le Sénat. » Bart De Wever comprend les critiques sur le statut des parlementaires : « Mais ce n’est pas de mon ressort en tant que pouvoir exécutif. C’est une compétence du Parlement. Cela dit, j’attends des résultats concrets d’ici la fin de l’année. C’est indispensable. »
« Le plus dur reste à venir »
« Nous avons hérité d’un Titanic échoué au fond de l’océan », compare le Premier ministre. « Ce n’est pas une situation que l’on redresse en quelques mois. Voilà vingt ans que la Belgique ignore les réformes exigées par l’Europe. Le gouvernement suédois a fait des efforts louables, mais insuffisants. Le gouvernement Vivaldi, lui, a été une catastrophe. »
Résultat : une spirale négative difficile à inverser, selon Bart De Wever. « Retrouver un budget à l’équilibre prendra dix ans. Aller plus vite provoquerait des drames sociaux ou des dégâts économiques. L’accord de gouvernement ne suffira pas », prévient-il. « Le chemin sera semé d’embûches. »
Sommes-nous en route vers la guerre ?
« Non, absolument pas », répond Bart De Wever sans hésiter. « À condition de prendre aujourd’hui les bonnes décisions. » Le Premier ministre estime que depuis la fin des années 90, l’Europe a vécu dans une position de confort, où les guerres semblaient appartenir au passé. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. « Pendant des années, nous avons sous-investi dans la défense et la sécurité – dans toute l’Europe, mais surtout en Belgique. Nous nous réveillons brutalement dans un monde où les tyrans, les despotes et les impérialistes osent à nouveau recourir à la force militaire. Ce qui semblait abstrait est redevenu une menace bien concrète », conclut-il.