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Bart De Wever : « L’accord sur les pensions ne prévoit rien, n’est pas chiffré et nous pousse encore un peu plus vers le gouffre »
Le président de parti Bart De Wever n’aura pas tardé à fustiger l’accord sur les pensions du gouvernement De Croo. « Il fallait bien, car pratiquement personne au sein de la majorité Vivaldi ne soutient cet accord. À part le PS, car il est écrit sur mesure pour lui, comme à peu près tout ce que ce gouvernement fait. » De Wever se montre sans pitié : « C’est de la négligence coupable. Nous sommes au bord du gouffre budgétaire et la Vivaldi fait un pas de plus en avant. »
« Le coût du vieillissement est un problème majeur. Au cours des prochaines décennies, il va atteindre des dizaines de milliards d’euros supplémentaires par an qui seront nécessaires pour assurer les vieux jours des personnes qui ont travaillé. C’est impayable. Notre dette explose et notre déficit budgétaire est pratiquement le plus élevé du monde développé. Et que fait le gouvernement ? Il conclut un accord qui ajoute encore deux milliards d’euros à la note. C’est de la négligence coupable », estime Bart De Wever.
Seize années de travail
« Les libéraux se targuent d’avoir imposé un total de vingt années de travail pour bénéficier de la pension minimum, mais si l’on y regarde de plus près, il s’agit de travail à 4/5e temps, soit en réalité seize années. De nombreuses périodes assimilées sont par ailleurs maintenues. Au final, une personne qui a travaillé seize ans et s’est en plus retrouvée en incapacité de travail de temps en temps pourra bénéficier de la même pension que quelqu’un qui a travaillé 45 ans pour un salaire modeste. »
« La Belgique est le seul pays au monde où le chômage est un choix auquel on peut se tenir toute sa vie, aux frais de l’État, et pour lequel on reçoit en plus une pension. Le PS jubile. »
Bonus sans malus
La coalition suédoise avait su prendre des décisions courageuses pour réduire le coût du vieillissement, rappelle De Wever. La facture du vieillissement avait alors baissé de 2 % du PIB Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la production totale de biens et de services au sein d’un pays, tant d’entreprises que des administrations. Il est généralement utilisé comme critère d’évaluation de la prospérité d’un pays. C'est la raison pour laquelle la N-VA surveille de près l’évolution du PIB belge. PIB , soit 10 milliards d’euros. Pour ce faire, l’âge de la pension avait été relevé de manière progressive et le bonus de pension avait été supprimé. « La Vivaldi le réintroduit. Même Frank Vandenbroucke a dit qu’il ne fonctionnait pas. Si l’on crée un bonus sans y associer de malus, cela ne fait qu’augmenter les coûts. »
« La N-VA s’est toujours basée sur 45 années de travail pour une pension complète et 30 années pour une pension minimum, le chômage de longue durée n’étant pas considéré comme une période assimilée. L’été dernier, Egbert Lachaert avait affirmé que vingt années de travail constituaient pour lui une bonne base pour la pension minimum. C’est mettre la barre très bas avant même de démarrer les négociations avec le PS. Les allocations avaient par ailleurs déjà été revues à la hausse à la demande du PS. »
« Je ne veux pas continuer »
Bart De Wever compte bien mettre le Confédéralisme Si nous voulons changer quelque chose structurellement, nous devons changer les structures. Le confédéralisme est le changement structurel qui devrait être opéré en Belgique. Dans une confédération, la Flandre et la Wallonie auraient toutes les compétences. Elles les exercent elles-mêmes, mais peuvent également décider de gérer conjointement certaines compétences au niveau confédéral, dans leur intérêt respectif. La logique est complètement inversée : au lieu de transférer certaines compétences du niveau fédéral à la Flandre et à la Wallonie, les compétences peuvent être cédées au niveau confédéral. La collaboration forcée est remplacée par une collaboration volontaire. Devoir devient vouloir. On structure à partir du bas au lieu de scinder à partir du haut. Le confédéralisme équivaut dès lors à décider ensemble ce que nous souhaitons faire conjointement. confédéralisme sur la table en 2024. Mais les défis liés au coût du vieillissement ne disparaîtront pas pour autant. Il se montre toutefois très clair : « Je n’ai plus aucun intérêt à diriger le pays dans ces conditions. Nous nous dirigeons tout droit vers le gouffre. Les chiffres sont absolument dramatiques. Notre prospérité flamande est fortement sous pression, tandis que le pouvoir d’achat des Flamands travailleurs baisse et est transféré vers les non-travailleurs. Je ne veux pas continuer comme cela. »
« L’idée que dans ce pays, il ne soit pas nécessaire de travailler pour bénéficier d’un revenu et d’une pension – ce qui n’est le cas nulle part ailleurs – alors que nous nous dirigeons tout droit vers la faillite me dépasse. Si les francophones trouvent que c’est une bonne idée, ils doivent la financer eux-mêmes », conclut Bart De Wever.