Bart De Wever dans De Ochtend : « Engie gagne au Win for Life en échange de la sortie du nucléaire »

9 décembre 2021
Bart De Wever

Dans une lettre ouverte, l’entreprise énergétique française Engie indique ne pas pouvoir garantir la prolongation des centrales nucléaires dans les conditions actuelles. Le président de la N-VA Bart De Wever a réagi dans De Ochtend : « Engie a gagné au Win for Life avec les subventions qu’elle va recevoir pour les centrales au gaz en échange de la sortie du nucléaire. »

La lettre ouverte d’Engie laisse la porte entrouverte à la prolongation des centrales nucléaires moyennant des concessions au niveau du cadre réglementaire, estime De Wever. « Ce n’est pas un problème pour moi. Mais la question est la suivante : qu’est-ce qui va rapporter le plus à Engie ? Produire une énergie nucléaire bon marché ou recevoir des centaines de millions d’euros de subventions de la part de Madame Van der Straeten pour produire une énergie au gaz très polluante ? L’entreprise a gagné au Win for Life en échange de la sortie du nucléaire. »

Une question de volonté politique

Une étude d’impact environnemental et une consultation publique sont notamment nécessaires en vue de la prolongation des centrales nucléaires. Engie estime que cela prendrait cinq ans, à moins que les délais ne soient raccourcis. « Si Madame Van der Straeten avait respecté l’accord de gouvernement, elle aurait lancé cette étude d’impact environnemental et cette consultation publique depuis bien longtemps. Mais rien n’a encore été fait », déplore De Wever. « De nombreux experts et membres d’Engie m’ont expliqué de manière anonyme qu’il était bel et bien possible de prolonger les centrales nucléaires. C’est une question de volonté politique. Mais une entreprise susceptible de recevoir d’immenses subventions ne va évidemment pas choisir cette voie. »

La loi de 2003 à l’origine de tous les maux

Lors des négociations en vue de la formation d’un gouvernement violet-jaune en 2020, tout le monde était d’accord pour dire que les centrales nucléaires devaient être prolongées, y compris les socialistes et les chrétiens-démocrates, explique De Wever. « Pratiquement tout le monde estimait que cette funeste loi de 2003 sur la sortie du nucléaire devait être révisée. Elle est à l’origine de tous les maux. Mais on a préféré opter pour Groen afin que De Croo puisse devenir Premier ministre. » 

En dépit du bon sens

De Wever précise que l’accord de gouvernement prévoit l’examen de toutes les options. « Mais qu’est-ce que je constate ? Qu’une seule option a été examinée : la fermeture des centrales nucléaires. On agit en dépit du bon sens. L’électricité sera plus chère, notre sécurité d’approvisionnement sera mise à mal et nous dépendrons géopolitiquement de Poutine et Loukachenko pour la livraison du gaz. Nous assistons à une renaissance du nucléaire partout dans le monde, tous les pays se focalisant à juste titre sur les émissions de CO2. Nous allons devoir électrifier massivement, mais nous ne voulons pas utiliser LA source par excellence pour y parvenir de manière neutre sur le plan climatique. Nous allons être le pays le plus polluant et le plus cher, sans le moindre argument logique. »

Le gouvernement plonge le pays dans l’incertitude la plus totale

Rien n’a encore été prévu pour compenser la fermeture des centrales nucléaires. C’est un véritable désastre pour notre pays, estime De Wever. « Nous avons le plus grand cluster pétrochimique d’Europe. Si l’approvisionnement y est interrompu une seule seconde, les installations se retrouvent à l’arrêt pendant six semaines. Le gouvernement fédéral plonge le pays dans l’incertitude la plus totale. »

Pour De Wever, les choses sont pourtant claires. « Une discussion sérieuse avec Engie s’impose. Mais cela ne sert à rien d’envoyer De Croo, qui s’est complètement fait avoir par Groen. Aucun débat sérieux ne sera possible tant qu’une telle manne d’argent sera proposée en échange de la sortie du nucléaire. »

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de