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Axel Ronse : « La lenteur des syndicats pousse les gens dans la précarité »
D’après de nouveaux chiffres obtenus par Axel Ronse, chef de groupe N-VA à la Chambre, quelque 400.000 demandes d’allocations de chômage – tant des premières demandes que des renouvellements – ont été traitées ou payées en retard en 2024. « Derrière chaque dossier, il y a une personne qui se retrouve soudainement sans revenus. Ces retards inutiles plongent des gens dans la détresse. C’est indigne », dénonce-t-il.
Les allocations de chômage sont versées soit par les syndicats, soit par la Caisse auxiliaire de paiement des allocations de chômage (CAPAC). Mais le fonctionnement de ces instances laisse à désirer. Le problème est particulièrement criant au sein de la FGTB, qui cumule 151.027 dossiers en souffrance, suivie par la CSC (137.004), la CAPAC (78.474) et la CGSLB (24.930). Pour Axel Ronse, le constat est clair : « Cette lenteur est structurelle et ne se limite pas à une seule institution de paiement. »
Les CPAS en roue de secours
Lorsque les délais de paiement s’éternisent, ce sont les CPAS qui interviennent en versant des avances afin d’éviter que des familles se retrouvent sans aucun revenu. Mais selon Axel Ronse, cette aide temporaire est devenue une solution structurelle.
« Ce qui était à l’origine une mesure d’urgence est aujourd’hui devenu la norme. Les CPAS doivent constamment combler les lacunes laissées par les syndicats et la CAPAC. Cela augmente la pression sur leurs services et réduit le temps que les assistants sociaux peuvent consacrer à leurs propres bénéficiaires. »
Un système perverti
Pour Axel Ronse, c’est tout le modèle qui est fondamentalement défaillant. Les syndicats reçoivent une rémunération par dossier traité, ce qui crée une incitation perverse : plus il y a de chômeurs, plus leurs revenus augmentent. Par ailleurs, les syndicats ne disposent pas de personnalité juridique, ce qui signifie qu’ils ne peuvent être tenus légalement responsables en cas d’erreur.
En outre, ils siègent au sein de l’organe de gestion de la CAPAC, tout en étant eux-mêmes des organismes de paiement. « C’est un clair conflit d’intérêts », affirme Ronse. « Ils peuvent inciter les gens à se syndiquer en leur promettant un paiement plus rapide. Pendant la crise du Covid, cela s’est produit à grande échelle, ce qui a prolongé les délais pour ceux qui n’étaient pas affiliés. »
Mettre en œuvre l’accord de gouvernement
Axel Ronse appelle le ministre compétent à mettre en œuvre rapidement l’accord de gouvernement, qui prévoit le retrait des partenaires sociaux de l’organe de gestion de la CAPAC.
« Le ministre David Clarinval (MR) doit rappeler aux syndicats leur responsabilité de verser les allocations dans les délais, tout en garantissant que la CAPAC fonctionne de manière efficace et ponctuelle », insiste-t-il. Le ministre a déjà confirmé qu’il prendrait des mesures pour améliorer le fonctionnement de la CAPAC. « C’est un bon premier pas », conclut Ronse.