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Axel Ronse : « Il faut aider les gens à progresser, pas les maintenir dans la dépendance »

La Belgique est championne européenne du nombre de ménages sans emploi. Pas moins de 11,3 % des foyers vivent pratiquement sans travail, contre une moyenne européenne de 7,9 %. Invité de l’émission Terzake, le chef de groupe à la Chambre Axel Ronse a analysé ces chiffres : « En Flandre, nous sommes les meilleurs élèves : très peu de familles y sont totalement sans emploi. En Wallonie, ce chiffre grimpe à 15 %, et à Bruxelles, près d’un ménage sur cinq n’a aucun actif. »
Des différences structurelles entre la Flandre et la Wallonie
Axel Ronse pointe les écarts frappants entre les Régions : « Sur 100 euros qu’un CPAS reçoit en Flandre, 70 euros sont investis dans la formation professionnelle des bénéficiaires du revenu d’intégration. En Wallonie, ce n’est que 24 euros. Le reste sert, par exemple, à financer des billets pour une piscine tropicale ou pour le cinéma. »
Il cite aussi un exemple concret de sa ville, Courtrai : « Nous transmettons 117.000 offres d’emploi au Forem, l’équivalent wallon du VDAB Le Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding (VDAB), c’est-à-dire le service flamand pour l’emploi et la formation professionnelle, est un service public flamand qui rassemble l’offre et la demande sur le marché de l’emploi et qui a essentiellement pour mission de faire office d’intermédiaire pour les demandeurs d’emploi et de les aider à trouver du travail. Depuis la réforme de l’État de 1989, les services de l’emploi relèvent des régions et la formation professionnelle est une compétence communautaire. Le pendant wallon du VDAB est le Forem et le pendant bruxellois est Actiris. VDAB . Résultat ? Nous recevons… 51 candidatures venant de Wallonie. »
Limiter la durée des allocations de chômage
Pour Axel Ronse, il va de soi que le chômage doit être limité dans le temps : « Le succès dépendra en grande partie de Maxime Prévot et de Georges-Louis Bouchez. Que va-t-il se passer à Bruxelles et en Wallonie ? Réussiront-ils enfin à faire bouger ce paquebot ? Là-bas, on fait face à un chômage massif, conséquence de décennies de politiques menées par le PS. »
« Lorsqu’on sait qu’une allocation ne dure que deux ans, on est beaucoup plus motivé à s’engager dans un parcours vers l’emploi. Et ceux qui, malgré tout, ne trouvent pas de travail basculent dans l’aide sociale, après un examen des ressources. Ainsi, nous soutenons uniquement ceux qui en ont réellement besoin. »
Selon lui, ce n’est pas une politique de démolition mais un plan de sauvetage : « Nous voulons sauver notre Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale , pour que les générations futures bénéficient elles aussi de la même protection. Le PTB, lui, veut maintenir les gens prisonniers des allocations. Ce n’est pas une politique sociale, c’est enfermer les gens dans la dépendance. »
Autre cheval de bataille : le rôle du VDAB. Pour Axel Ronse, ce service doit travailler de façon beaucoup plus ciblée : « Le VDAB ne doit pas devenir un mastodonte bureaucratique. Il doit rester agile et se concentrer sur son cœur de métier : contrôler et sanctionner. »
Activer les malades de longue durée
La croissance explosive du nombre de malades de longue durée – qui coûte désormais plus de 11 milliards d’euros par an – nécessite également, selon Axel Ronse, une approche radicalement différente :
« Jusqu’ici, on s’est uniquement demandé : cette personne peut-elle encore exercer son emploi actuel ? Nous voulons poser une autre question : cette personne peut-elle exercer un autre métier, éventuellement chez un autre employeur ? Pour cela, nous voulons proposer des formations et des parcours adaptés. »
Pour lui, c’est cela, être vraiment social : « Les gens retrouvent ainsi une vie pleine de sens, ils contribuent aux finances publiques et stimulent la croissance économique. Les moyens dégagés peuvent alors être attribués à ceux qui en ont réellement besoin. Mais le modèle du PTB, c’est de distribuer de l’argent à tout le monde pour maintenir le plus grand nombre dans la dépendance à l’État. Nous préférons, nous, aider les gens à avancer », conclut Axel Ronse.