Au moins 370 millions d’euros pour un dossier immobilier de la coalition Vivaldi

2 décembre 2021

En toute hâte, la coalition Vivaldi a décidé, sur proposition du secrétaire d’État chargé de la Régie des Bâtiments Mathieu Michel, d’acheter cette année encore deux bâtiments à la gare du Nord (Bruxelles). À travers un amendement, elle a soudainement demandé 280 millions d’euros pour 2021 et au moins 90 millions pour 2022. « Où se trouve le dossier détaillé ? Et l’avis de l’inspecteur des finances ? Et celui de la Cour des comptes ? Quelle est la procédure ? Tout est-il correct sur le plan juridique ? », se demande le député N-VA Sander Loones, qui n’a pas reçu la moindre réponse convaincante. « Le gouvernement Verhofstadt n’avait pas bonne réputation en matière d’immobilier. J’espère que le gouvernement De Croo ne va pas suivre la même voie. »

Le secrétaire d’État Michel n’a informé le parlement que de manière sommaire. Le projet concerne l’achat de deux bâtiments situés sur le boulevard du Roi Albert II à Bruxelles. Ces bâtiments seraient « entièrement nouveaux » et offriraient d’« excellentes prestations énergétiques », mais nécessiteraient tout de même 90 millions d’euros de frais de rénovation et d’aménagement. Ils devraient abriter respectivement 1 054 et 464 fonctionnaires. En échange, deux bâtiments loués et une propriété de l’État pourraient être libérés, ce qui permettrait à la Régie de réaliser des « dizaines de millions d’euros » d’économies sur les loyers.

Le gouvernement Vivaldi évite tout contrôle sérieux

D’après les réponses du secrétaire d’État Michel, il préparait ce dossier depuis un certain temps déjà et savait au plus tard le 29 octobre que cet achat était imminent. « La demande supplémentaire de 280 millions d’euros n’a pourtant pas été reprise dans l’adaptation budgétaire transmise au parlement le 10 novembre. Aucune trace non plus lors des discussions sur le budget le 23 novembre. Elle n’apparaît qu’un jour avant le vote en séance plénière. C’est curieux », déclare Loones, « car le gouvernement évite ainsi tout contrôle sérieux par des instances spécialisées et le parlement. Aurait-il quelque chose à cacher ? »

À noter : un membre de l’Open Vld refuse de voter

Tout est allé étrangement vite, « mais le coût est également assez élevé », estime Loones. « Les questions relatives aux procédures d’achat n’ont reçu aucune réponse. Ce n’est pas parce qu’un bâtiment est qualifié de vert que l’on peut échapper à un contrôle sérieux et que l’on doit signer aveuglément un chèque de 280 millions. »

Le député Open Vld Christian Leysen a par ailleurs refusé de voter ce dossier en commission et a même quitté ostensiblement la salle. Il n’a pas non plus participé au vote en séance plénière.

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