Assurer le futur de l’industrie spatiale

8 décembre 2016
Assurer le futur de l’industrie spatiale

Sur proposition de la secrétaire d’État à la Politique scientifique Elke Sleurs, une agence spatiale interfédérale dotée d’une personnalité juridique va être créée. Sleurs souhaite rassembler tous les moyens fédéraux et le personnel concerné au sein de l’Interfederal Space Agency of Belgium (ISAB). « L’ISAB va garantir le futur de notre politique spatiale et de l’industrie qui gravite autour. Le caractère interfédéral de l’institution permettra également d’impliquer les entités fédérées dans notre politique spatiale. L’ISAB sera opérationnelle dans le courant de l’année prochaine », promet Sleurs.

Le paysage spatial est en pleine mutation. Les applications ont de plus en plus d’importance, comme l’utilisation des satellites pour les communications, la navigation et l’observation. « Bon nombre de compétences y relatives dépendent des entités fédérées », fait remarquer Sleurs. « Notre structure fédérale doit donc s’adapter afin de permettre au moins une concertation structurelle avec ces entités fédérées. Ce n’est pas le cas pour le moment. »

De plus, l’Union européenne a elle aussi acquis des compétences en la matière, qu’elle met en œuvre selon le principe de la libre concurrence. Les grands contrats industriels vont donc à de plus grands acteurs, de même que les contrats de sous-traitance que l’agence spatiale européenne ESA attribuait habituellement à de plus petits acteurs en Belgique. De nouveaux acteurs arrivent du monde entier, notamment de Chine et d’Inde.

Changement au niveau de la politique spatiale

« Tout cela demande une approche radicalement différente de la politique spatiale fédérale. Autrement, nous risquons de perdre des contrats », craint Sleurs. Aujourd’hui, ce secteur compte chez nous une soixantaine d’entreprises et représente un chiffre d’affaires annuel de plus ou moins 350 millions d’euros. Il emploie environ 2 000 personnes, tant des hauts diplômés que des personnes moins qualifiées. « Pour chaque euro investi dans les programmes spatiaux, six euros reviennent dans l’économie sous la forme de contrats pour notre industrie et nos scientifiques », explique Sleurs. « Par rapport à notre PIB Le produit intérieur brut (PIB) correspond à la production totale de biens et de services au sein d’un pays, tant d’entreprises que des administrations. Il est généralement utilisé comme critère d’évaluation de la prospérité d’un pays. C'est la raison pour laquelle la N-VA surveille de près l’évolution du PIB belge. PIB , nous occupons la 8e place mondiale avec notre planning d’investissement d’environ 200 millions d’euros. »

Atout flexibilité

« L’agence spatiale interfédérale permettra d’augmenter la flexibilité à différents niveaux et de tirer le maximum de nos investissements dans l’astronautique », conclut Sleurs. Il sera par exemple possible de recevoir des moyens financiers à tous les niveaux, régional ou européen. Elle offrira également un cadre financier pluriannuel permettant de gérer des programmes sur plusieurs années. « Au niveau fédéral, nous travaillons sur la base de budgets annuels, ce qui n’est pas compatible avec les programmes spatiaux actuels », explique Sleurs. L’ISAB mènera une politique du personnel plus flexible. Elle pourra engager de manière plus souple et rapide et conserver les meilleurs profils. Pour finir, la nouvelle structure de gestion sera plus simple et davantage centralisée.

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de