Assita Kanko souhaite un débat au Parlement européen sur le fiasco de la politique d’asile belge

L’eurodéputée Assita Kanko s’est penchée cette semaine sur les politiques d’asile de la Belgique, de la France et des Pays-Bas au sein d’une délégation de sept eurodéputés issus de six groupes différents. Suite à cette visite et au vu des récentes évolutions, Kanko souhaite un débat au Parlement européen. « Le gouvernement fédéral ne parvient pas à maîtriser le flux de demandeurs d’asile, la législation européenne et les décisions de justice ne sont pas respectées et un juge néerlandais a même mis un terme aux expulsions Dublin vers la Belgique. Je souhaite que l’Europe nomme les causes du fiasco belge et que nous en abordions les conséquences pour le système d’asile européen. »

La délégation du Parlement européen a visité plusieurs centres d’asile à Bruxelles, Calais (France) et Ter Apel (Pays-Bas), où de nombreux problèmes se sont produits ces derniers temps. Des demandeurs d’asile ont par exemple dû dormir dehors, tandis que les riverains ont subi de graves nuisances. Dans et autour de Calais, des migrants souhaitant franchir la Manche pour se rendre au Royaume-Uni posent également de graves problèmes en prenant d’assaut des camions et en en menaçant les chauffeurs. Les autorités françaises ont par ailleurs fait part aux eurodéputés de la hausse de la violence des trafiquants d’êtres humains.

Le système d’asile belge en échec

Alors qu’à Calais, les migrants cherchent surtout à rejoindre le Royaume-Uni et refusent souvent l’aide des autorités, en Belgique et aux Pays-Bas, ils demandent l’asile. Les deux pays ont ainsi fait face à des pénuries de places l’année dernière. Si un toit a finalement été trouvé pour tous les demandeurs aux Pays-Bas, en Belgique, de nombreuses personnes dorment encore dans la rue. Et ce, alors que tous les experts s’accordent à dire que nous allons être confrontés à de nouveaux pics dans les mois à venir. « J’ai discuté avec beaucoup de personnes motivées, tant au sein des institutions publiques qu’au niveau des ONG. Elles font un travail formidable. Mais le système belge est un échec. Des campements sont établis à Bruxelles, créant des situations inhumaines pour les demandeurs d’asile et de nombreuses nuisances pour la population locale. Ce n’est plus possible. »

Politique d’asile européenne défaillante

Assita Kanko précise qu’une partie du problème réside dans l’absence de politique d’asile et de migration efficace au niveau européen. « En Belgique, en France et aux Pays-Bas, les migrants arrivent principalement en provenance d’autres pays de l’UE. La législation européenne, qui prévoit que le suivi des demandes d’asile soit réalisé dans le pays de première arrivée, n’est plus respectée. Des jugements tels que celui rendu aux Pays-Bas cette semaine à propos de la Belgique ont également un impact. Le renvoi des demandeurs d’asile déboutés vers leur pays d’origine est en outre très compliqué. »

Dans l’intérêt de tout le monde

Afin de faire la lumière sur la dimension européenne de l’échec de la Belgique à juguler l’asile et la migration, Kanko a demandé un débat parlementaire. « Je souhaite que nous discutions de la situation belge et de sa dimension européenne lors de la séance plénière de mars. Le succès de ce projet dépendra du soutien des autres groupes politiques. Je pense qu’il est dans l’intérêt de tout le monde de discuter ouvertement de ce qui ne va pas et des solutions possibles, à court et à long termes et aussi bien au niveau national qu’à l’échelle européenne. »