Assita Kanko : « L’UE ne doit pas détourner le regard face au traitement des Ouïghours chinois »

« La situation des Ouïghours est catastrophique. » Dans une lettre, Assita Kanko et de nombreux autres eurodéputés appellent le commissaire européen au Commerce Phil Hogan à agir contre l’exploitation des Ouïghours, en particulier dans la province chinoise du Xinjiang. « Nombre d’entre eux, y compris des femmes et des enfants, sont intégrés dans le système économique dans des conditions d’une extrême précarité. Pire encore : les autorités chinoises ont recours à des pratiques qui rappellent les heures les plus sombres de l’histoire. »

Les Ouïghours sont une minorité chinoise gravement persécutée depuis des années. Des centaines de milliers d’Ouïghours se trouvent dans des « camps de réorientation », un euphémisme qui cache mal leur réelle mission et renvoie à l’époque où des groupes de population et des opposants politiques étaient envoyés dans les goulags communistes.

Travail forcé et travail des enfants dans les camps de réorientation

Un autre aspect tout aussi inhumain est l’exploitation économique des Ouïghours à travers le travail forcé et le travail des enfants. En juillet, la douane américaine a intercepté un chargement de produits capillaires dont il a été démontré qu’ils avaient été emballés dans des usines ayant recours au travail forcé et au travail des enfants à grande échelle. Pire encore : ces produits étaient fabriqués à partir de cheveux de prisonniers ouïghours de ces camps de réorientation.

Déshumaniser des groupes de population

« La situation inhumaine des Ouïghours montre que des régimes autoritaires continuent de déshumaniser des groupes entiers de population et recourent aux mêmes pratiques qui ont donné lieu aux pires atrocités de notre histoire. Nous ne devons pas détourner le regard, même si cela n’a pas lieu chez nous mais à des milliers de kilomètres. Cette lettre n’est qu’une première étape. Au sein de la commission Droits de l’homme, je continuerai de plaider pour que l’UE prenne les mesures qui s’imposent afin de garantir la liberté et la justice pour les Ouïghours », conclut Assita Kanko.