Assita Kanko : « Le plan d’intégration européen doit nommer l’islam politique »

24 novembre 2020

L’eurodéputée Assita Kanko se dit préoccupée par le plan d’action en faveur de l’intégration et de l’inclusion présenté par les commissaires européens Schinas et Johansson mercredi. Le plan ne mentionne à aucun moment l’islam politique. « De nombreux pays européens sont confrontés à l’islamisme et à la radicalisation. Comment peut-on faire face à un problème sans même le nommer ? »

Mercredi, les commissaires européens Schinas et Johansson ont présenté le plan d’action de la Commission européenne en faveur de l’intégration et de l’inclusion. Ce plan compte quatre grands chapitres : enseignement, emploi, logement et santé. Le plan d’action en faveur de l’intégration et de l’inclusion est lié au nouveau pacte sur la migration et l’asile. Dans une interview récente, la commissaire Johansson a affirmé que le plan d’action ne mentionnerait pas l’« islam politique ».

Problèmes d’islamisme et de radicalisation

L’eurodéputée Assita Kanko, membre de la commission Justice et Affaires intérieures, se dit préoccupée. « Comment peut-on faire face à un problème sans même le nommer ? J’ai toujours été favorable à un débat loyal et ouvert. Nous ne pouvons pas éluder les défis, nous devons y faire face. De nombreux pays européens sont confrontés à l’islamisme et à la radicalisation. L’échec de la politique d’intégration européenne nous a mis face à des défis majeurs pour notre sécurité. »

L’apprentissage de la langue locale pas obligatoire

Le plan n’impose pas non plus aux migrants d’apprendre la langue locale. La langue est pourtant fondamentale pour l’intégration, réagit Kanko. « Apprendre la langue ouvre de nouvelles opportunités et permet de considérer son pays d’adoption comme le sien. C’est ce que j’ai fait. Comment s’intégrer, se sentir impliqué au sein de la communauté et adopter son mode de vie si l’on ne comprend même pas l’actualité, si l’on ne participe pas à l’économie et si l’on n’a pas d’interactions avec les personnes extérieures à sa propre communauté ? »

Ne pas oublier les femmes opprimées

La Commission indique que l’emploi sera sa priorité. Selon l’eurodéputée Kanko, la reconnaissance des compétences et des qualifications professionnelles est importante afin de combler les déficits de compétences sur nos marchés du travail nationaux. « En plus d’une surveillance plus étroite de nos frontières extérieures et d’une politique de retour résolue, nous devons recourir à la migration légale. Un élément essentiel de toute stratégie d’intégration est d’encourager les migrants à jouer un rôle actif et important au sein de l’économie. Mais un emploi ne remplace pas le respect de nos valeurs. Et la Commission ne doit surtout pas oublier les femmes opprimées. Certaines femmes ne peuvent même pas sortir de chez elles pour des raisons religieuses. La politique d’intégration doit en tenir compte. »

La Commission européenne trop politiquement correcte

Concernant l’intégration, Johansson a expliqué que les États membres avaient également leur rôle à jouer (« it takes two to tango »). De nombreux éléments de l’intégration relèvent en effet des gouvernements nationaux, explique Assita Kanko. « J’espère que les États membres oseront reconnaître les problèmes, car la Commission européenne est trop politiquement correcte. Nous devons agir contre les effets de l’islam politique dans nos villes et villages. Nous devons faire face aux conséquences néfastes de cette idéologie politique et religieuse extrémiste. Toute idéologie pouvant mener à l’oppression des femmes, à la radicalisation des jeunes et à la division des communautés n’a rien à faire en Europe ni en Flandre. »

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