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Assita Kanko de retour de sa mission en Slovénie : « La classe politique slovène devrait peut-être éviter Twitter »
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« J’ai grandi dans une dictature, et je peux assurer à mes collègues du Parlement européen et de la Commission que la Slovénie n’est pas en train d’en devenir une. » L’eurodéputée Assita Kanko n’a pas le sentiment que l’état de droit est en danger en Slovénie. Elle se dit toutefois choquée par la brutalité du débat public. « Nous devons nous battre pour la liberté de la presse partout, y compris en Slovénie. »
L’eurodéputée Assita Kanko s’est rendue quelques jours en Slovénie avec une délégation. Elle y a rencontré des journalistes, des universitaires, des militants anticorruption, des représentants du gouvernement et de nombreuses autres personnes issues des différentes couches de la population. La délégation était composée d’un membre de chaque groupe politique européen et d’un représentant de la commission Contrôle budgétaire.
Colère envers le Premier ministre slovène Janša
Kanko se dit choquée de la brutalité du débat public en Slovénie : « Il est clair qu’il y a des petits jeux politiques en Slovénie. Et je suis choquée par la grossièreté de certains responsables de premier plan. La façon dont ils parlent parfois des femmes journalistes est inacceptable et dégradante. J’en veux également au Premier ministre Janez Janša, qui n’avait soi-disant pas le temps de nous rencontrer, mais en a eu assez pour déclencher une polémique sur Twitter. C’est indigne d’un Premier ministre. »
Des signaux encourageants de la part d’institutions critiquées
L’état de droit n’est en revanche pas en danger. « J’ai rencontré des représentants d’institutions nationales importantes qui font l’objet de critiques, mais ne sont pas du tout entravées. Le responsable de la lutte contre la corruption nationale, l’Ombudsman et le ministère public nous ont tous assuré qu’ils pouvaient faire leur travail de manière indépendante. Je me félicite également de la déclaration du président de la Cour constitutionnelle slovène, selon qui le système juridique du pays accepte tout à fait la primauté du droit européen. »
L’état de droit slovène tient debout
La conclusion d’Assita Kanko est claire : « J’appelle tous les responsables politiques slovènes à débattre de manière courtoise. La qualité des débats n’en sera qu’améliorée. La classe politique slovène devrait peut-être aussi éviter Twitter. L’état de droit tient debout, mais il faut continuer à le protéger. »