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Assita Kanko à propos du sommet UE-Afrique : « L’UE doit mettre un terme au paternalisme. »

Le Parlement européen doit débattre ce mardi des relations entre l’UE et l’Afrique, tandis que le sommet UE-Afrique aura lieu à Bruxelles ces 17 et 18 février. Avec plusieurs membres de son groupe, l’eurodéputée Assita Kanko a soumis un amendement appelant la Commission européenne à mettre à plat sa politique relative à l’Afrique. « Nous devons mettre un terme à ce paternalisme dépassé et promouvoir une véritable coopération avec l’Afrique. »
« L’approche actuelle ne fonctionne pas, bien au contraire. Les dirigeants sur place doivent prendre leurs responsabilités. L’Europe doit cesser tout paternalisme, relancer la coopération, favoriser le commerce, échanger les meilleures pratiques et réfléchir à une politique de défense sérieuse », explique Kanko. « L’illusion de l’aide a plus de soixante ans. Quand allons-nous avoir le courage de passer des années 60 au 21e siècle et saisir le potentiel d’une symbiose avec l’Afrique ? »
Diplomatie de nourrice
« Nous maintenons les pays africains dans la dépendance et la subordination en ne leur proposant qu’une aide au développement. Cette aide bien intentionnée est souvent détournée et aggrave la corruption », explique Kanko. « Nous devons mettre un terme à cette diplomatie de nourrice et promouvoir une coopération saine basée sur un partenariat d’égal à égal plutôt que la dépendance. Nous devons stimuler la croissance, le commerce et l’esprit d’entreprise. »
Une Commission confuse
Lors du débat sur les relations UE-Afrique mardi à Strasbourg, Kanko prendra la parole au nom de son parti. C’est notamment grâce à elle que le coup d’État et la crise au Burkina Faso ont été inscrits à l’ordre du jour de ce jeudi. « Je suis née au Burkina Faso, mais ce pays est aujourd’hui méconnaissable. L’islamisme et les autocrates sont en train de prendre le pouvoir. L’Europe est elle aussi menacée. Où est la Commission géopolitique ? Je ne vois qu’une Commission confuse qui temporise et rit jaune. J’entends bien lutter contre cette tradition toxique. Pour un véritable progrès », conclut Assita Kanko.