Après les comptes bruxellois, les chiffres fédéraux eux aussi jugés largement insuffisants par la Cour des comptes

10 décembre 2021

Les comptes fédéraux contiennent « trop d’incertitudes et de manquement significatifs », la Cour des comptes préférant donc s’abstenir. Un jugement sévère qui s’explique par le fait que la Cour « n’a pas pu obtenir d’informations suffisantes ». Le député fédéral N-VA Sander Loones réagit : « Seuls les comptes flamands ont été approuvés en grande partie par la Cour des comptes. Les comptes généraux de la Région wallonne et de la Communauté française ont eux été rejetés. Et après les comptes bruxellois, ce sont maintenant les autorités fédérales qui font l’objet d’une abstention, ce qui est pire, car cela veut dire qu’elles ne sont même pas capables de transmettre suffisamment d’informations pour permettre une évaluation de la qualité de leurs comptes... »

La Cour des comptes est désormais chargée de l’évaluation des comptes annuels des autorités. Pour la première fois, elle a donc dû procéder à une analyse des comptes des autorités fédérales. Cette nouvelle mission découle de la transposition d’une directive européenne imposant un audit indépendant de la comptabilité des autorités. La Cour des comptes peut approuver les comptes, les rejeter ou s’abstenir.

La Cour des comptes n’a pas assez d’informations pour lancer une évaluation

« L’abstention est en réalité le pire des jugements », explique Loones. « Cela signifie que la Cour des comptes ne dispose même pas des informations nécessaires pour se prononcer sur la qualité des comptes. Et qu’elle ne peut donc même pas lancer la moindre évaluation... » Des revenus n’ont en effet pas été entièrement comptabilisés, l’aperçu des possessions diplomatiques à l’étranger n’est pas complet, certains frais de personnel, comptes bancaires, comptes postaux et caisses ne sont pas repris au bilan et le SPF Santé publique ne maîtrise pas le suivi ni la valorisation de ses stocks, principalement constitués dans le cadre de la crise du Covid-19.

Passer la vitesse supérieure

La secrétaire d’État au Budget Eva De Bleeker a déclaré vouloir améliorer la qualité des comptes. La Cour des comptes confirme aujourd’hui cette nécessité. « C’est dans ce sens qu’il faut aller », estime Loones. « J’espère que la secrétaire d’État ne s’inspirera pas des précédents ministres du Budget, tous libéraux depuis 2009. À Bruxelles, les comptes sont entre des mains libérales depuis 22 ans déjà. De Bleeker a fait quelques pas dans la bonne direction. La Cour des comptes montre qu’il faut maintenant passer la vitesse supérieure. »

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de