Anneleen Van Bossuyt : « Nous voulons reprendre le contrôle sur les flux migratoires »

12 septembre 2025
Anneleen Van Bossuyt

Invitée sur le plateau de De Afspraak op vrijdag, la ministre de l’Asile et de la Migration Anneleen Van Bossuyt a défendu la ligne stricte du gouvernement fédéral en matière d’accueil et de retour.
« Nous voulons reprendre le contrôle sur les flux d’entrée. Notre système d’asile ne peut plus suivre. »

Mettre fin au “shopping de l’asile”

La ministre tient à souligner que les demandeurs d’asile reçoivent toujours une place en centre d’accueil : « Les demandeurs d’asile — ceux qui déclarent réellement : “Je suis en fuite et je demande ici une protection internationale” — sont accueillis dans nos centres, en attendant l’issue de leur procédure. »

Elle précise ensuite : « Les familles avec enfants dont il est question ici sont des personnes qui ont déjà obtenu une protection dans un autre État membre — souvent la Grèce. Elles font alors un choix très délibéré : “Non, ce que j’ai en Grèce ne me suffit pas. Je veux de meilleures prestations sociales, alors je poursuis ma route vers un pays qui, selon moi, m’offrira davantage.” C’est ce qu’on appelle le shopping de l’asile. À cela, nous répondons : “Désolés, mais vous avez déjà une protection ailleurs. Nous n’offrons plus d’accueil dans ce cas.” Et cela est parfaitement conforme au droit européen. »

Le retour volontaire comme alternative

Aux critiques affirmant que ces familles se retrouvent à la rue, Anneleen Van Bossuyt répond : « Elles ont toujours la possibilité d’opter pour un retour volontaire vers le pays où elles ont obtenu la protection. Dans ce cadre, nous leur offrons un accompagnement et une prise en charge dans un centre de retour dédié. Elles refusent donc à deux reprises, de manière consciente, d’emprunter cette voie. »

« Nous avons décidé d’appliquer le Pacte européen sur l’asile et la migration un an avant son entrée en vigueur, tout simplement parce que nous sommes débordés. Le nombre d’arrivées est énorme, et nous devons reprendre la main », insiste la ministre.

Un milliard pour l’accueil

« Comment expliquer à la population que l’accueil des demandeurs d’asile nous coûte un milliard d’euros ? », lance Anneleen Van Bossuyt. « Dix pour cent des places sont occupées par des personnes qui ont déjà une protection ailleurs. Et seulement un demandeur d’asile sur quatre obtient réellement l’asile chez nous. Cela montre bien que beaucoup viennent ici dans l’espoir d’une vie meilleure. Je le comprends tout à fait, mais notre système d’asile ne peut pas supporter cette pression. »

Enfin, elle souligne que la Belgique assume déjà plus que sa part : « La Belgique fait plus que ce qu’on pourrait attendre d’elle. Nous figurons dans le top 5 des pays qui reçoivent le plus de demandes d’asile, alors que nous ne sommes même pas un pays de première entrée. Nous avons 36.000 places d’accueil. L’an dernier, nous avons reçu 40.000 demandes, dont près de la moitié émanaient de personnes déjà protégées ailleurs. »

Qu’avez-vous pensé de cet article?

Indiquez ici votre score personnel
Le score moyen est de