Vous êtes ici
Anneleen Van Bossuyt : « L’Europe renforce sa politique migratoire et d’asile »
Lors du Conseil « Justice et Affaires intérieures », qui réunit les ministres de la Justice et de l’Intérieur des États membres de l’Union européenne, plusieurs accords ont été conclus aujourd’hui afin de durcir la politique européenne en matière de migration et d’asile. « Ces dossiers sont au cœur de ce qu’il faut pour instaurer une politique de retour crédible, ce qui reste le talon d’Achille de la politique migratoire et d’asile européenne », souligne la ministre de l’Asile et de la Migration, Anneleen Van Bossuyt.
La Belgique contribue moins au mécanisme de solidarité européen
La Belgique a connu un afflux exceptionnel de migrations secondaires : il s’agit de demandeurs d’asile qui ont déjà obtenu un statut — ou introduit une demande — dans un autre État membre. Ce phénomène exerce une forte pression sur le système d’accueil et sur la société dans son ensemble.
« Il est donc grand temps de mettre en place une répartition équitable, à travers le cycle de solidarité européen », affirme la ministre Van Bossuyt. Les États membres peuvent choisir entre accueillir des demandeurs d’asile venant d’autres pays de l’UE, ou verser une contribution financière.
La Belgique opte résolument pour cette dernière option, précise la ministre : « Notre engagement ne peut pas être sans limite. En apportant une contribution financière, nous aidons d’autres États membres à mettre en œuvre des mesures structurelles, ce qui permet de réduire les flux migratoires vers l’Union européenne. C’est une manière réaliste et solidaire de contribuer à l’équilibre européen. »
Anneleen Van Bossuyt a négocié ces derniers mois pour faire baisser à la fois le montant total du fonds de solidarité européen — destiné notamment à l’Italie, la Grèce, Chypre et l’Espagne — et la contribution belge. Et avec succès : la contribution de la Belgique passe pour l’instant de 18,5 à 12,9 millions d’euros maximum. « Mais nous continuons à œuvrer pour une réduction supplémentaire. D’ailleurs, nous avons rencontré dès aujourd’hui le ministre grec compétent », précise-t-elle.
Le fonds de solidarité global représente actuellement 21 000 relocalisations ou 420 millions d’euros pour l’ensemble des États membres.
Trois accords pour faciliter les retours
Outre le cycle de solidarité, trois autres dossiers majeurs ont reçu le feu vert lors du Conseil JAI : le règlement sur le retour, la liste des pays d’origine sûrs, et l’élargissement du concept de pays tiers sûrs.
Anneleen Van Bossuyt souligne l’importance de ces mesures : « Une politique de retour efficace est essentielle pour rendre le système migratoire à nouveau gérable. Les plateformes de retour peuvent devenir un outil central à cet égard.
Par ailleurs, il est urgent d’établir une liste européenne commune des pays d’origine sûrs, afin que les États membres n’appliquent plus des critères divergents. Cela renforcera la confiance dans le système et rendra les procédures plus claires.
Enfin, l’élargissement de la notion de pays tiers sûrs est crucial. L’Europe ne peut plus être un marché où l’on choisit la meilleure protection. Toute personne qui transite par un pays sûr pour venir en Europe doit pouvoir y être renvoyée, même s’il ne s’agit pas de son pays d’origine. »