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Annabel Tavernier souligne l’importance de la connaissance du néerlandais pour les services d’urgence bruxellois
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Pas moins de 71 % des plaintes de citoyens concernant le manque de connaissance du néerlandais dans les hôpitaux bruxellois déposées auprès du centre de contact flamand ad hoc depuis 2015 portent sur les services d’urgence et les équipes d’urgence mobiles bruxellois. « Illégal, discriminatoire et extrêmement dangereux », estime la députée flamande Annabel Tavernier.
Les citoyens peuvent s’adresser au centre de contact flamand pour les plaintes d’ordre linguistique à l’égard des hôpitaux bruxellois lorsqu’ils sont confrontés à un manque de connaissance du néerlandais dans les hôpitaux et les services d’urgence bruxellois. Le gouvernement flamand a créé ce point de contact en ligne sous l’égide de l’Agentschap Zorg en Gezondheid en 2011 afin de se faire une meilleure idée des problèmes linguistiques au niveau des soins de santé à Bruxelles.
Tous les services d’urgence bruxellois doivent proposer des services bilingues
D’après le nombre de plaintes reçues depuis 2015, ce sont surtout les services d’urgence et les équipes d’urgence mobiles bruxellois qui laissent à désirer. Pas moins de 71 % des plaintes les concernent. Tous les services d’urgence et toutes les équipes d’urgence mobiles, peu importe qu’il s’agisse d’hôpitaux publics, privés ou universitaires, doivent pourtant garantir un service bilingue en néerlandais et en français. Les Cliniques universitaires Saint-Luc de Woluwé-Saint-Lambert et l’hôpital Erasme d’Anderlecht en particulier sont épinglés dans les chiffres, deux hôpitaux dont les services d’urgence accueillent de très nombreux Flamands de la périphérie en plus des patients bruxellois.
Annabel Tavernier : « De graves infractions à la législation linguistique pouvant aboutir à des malentendus extrêmement dangereux »
La députée flamande Tavernier, qui a récemment abordé la problématique au Parlement flamand, réagit à ces chiffres. « Le fait que les Flamands en situation de besoin médical aigu ne puissent pas bénéficier d’un service dans leur propre langue nationale est extrêmement préoccupant. Il s’agit d’une infraction grave à la législation linguistique, discriminatoire pour les Flamands et susceptible de mettre des vies en danger. J’appelle la membre du collège de la Cocom Elke Van den Brandt à se concentrer prioritairement sur le bilinguisme des services d’urgence bruxellois, car c’est une question vitale. Le ministre flamand de Bruxelles Dalle doit lui aussi intervenir. »
Les chiffres officiels ne représentent que la partie émergée de l’iceberg
Tavernier craint toutefois que ces chiffres ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. « Le point de contact flamand reçoit en moyenne six plaintes par an. Quiconque est en contact avec le secteur des soins de santé bruxellois sait que ces chiffres ne représentent qu’une infime partie du nombre réel d’infractions. » Tavernier souhaite donc favoriser la clarté. Les signalements au point de contact flamand sont systématiquement transmis au Steunpunt Taalwetwijzer, chargé d’aider et d’informer les citoyens. Une étape inutile, selon Tavernier. « Toutes ces instances sèment la confusion. J’aimerais que les ministres flamands compétents Beke et Dalle les fusionnent. Une campagne de promotion du Steunpunt Taalwetwijzer est en cours. Si nous voulons vraiment le faire connaître, il doit être le seul interlocuteur pour les questions linguistiques spécifiques, en particulier pour les Bruxellois. »