Améliorer au plus vite les conditions de travail des médecins spécialistes en formation

30 avril 2021

Un médecin spécialiste en formation sur cinq envisage de mettre un terme à sa formation en raison de mauvaises conditions de travail. Depuis la crise du coronavirus, certains travaillent en effet jusqu’à 100 heures par semaine. La députée fédérale Frieda Gijbels souhaite que l’on mette un terme à ces abus.

Les médecins spécialistes en formation (MSF) travaillent depuis plusieurs décennies sous un statut « sui generis » qui ne les protège que très peu contre les abus. Beaucoup d’entre eux travaillent plus de 60 heures par semaine, voire 100 en cette période de crise. Ils font pourtant tourner les hôpitaux, ce dont chacun se rend bien compte aujourd’hui.

Aucun contrôle des conditions de travail

La députée fédérale Frieda Gijbels a interrogé l’ancienne ministre sur le contrôle des conditions de travail. « Nous avons appris que les autorités n’avaient encore jamais réalisé d’audit sur la durée de travail des médecins spécialistes en formation. Leurs employeurs sont par ailleurs également leurs maîtres de stage, ce qui crée une relation très inégale. Chaque heure qu’un maître de stage consacre à la formation est en effet sanctionnée par une perte de rendement de la "force de travail". »

Un sur cinq envisage de mettre un terme à sa formation

Il est par ailleurs très difficile pour un assistant en formation de porter plainte étant donné qu’il n’existe aucun point de signalement impartial. Il est particulièrement désolant d’apprendre qu’un assistant sur cinq envisage de mettre un terme à sa formation en raison de mauvaises conditions de travail.

Une gifle pour les médecins spécialistes en formation

« Dans nos pays voisins, les médecins spécialistes en formation bénéficient depuis longtemps d’un meilleur statut. Nous faisons pâle figure avec notre statut désuet. L’ancienne ministre De Block a transmis le dossier à un organe de concertation composé d’hôpitaux et de médecins. Le ministre Vandenbroucke a quant à lui promis de trouver une solution d’ici fin 2020 », explique la députée fédérale Gijbels. « Après plus d’un an de discussions, une proposition a été faite par les hôpitaux. Elle va toutefois plus dans le sens de la régression que de l’amélioration. Après des années de lutte et de réflexion constructive, c’est une véritable gifle pour les médecins spécialistes en formation. » Les assistants wallons ont déjà annoncé une action de protestation, tandis que les spécialistes flamands en formation se concertent en vue d’actions.

Silence inquiétant du ministre Vandenbroucke

Le ministre Vandenbroucke a été interrogé à la Chambre ce jeudi. Il a promis des moyens supplémentaires, mais ne s’est pas exprimé sur ce qui se trouve sur la table actuellement. Il n’a pas abordé le fond. Il n’a pas parlé de la nécessité de renforcer les contrôles contre les potentiels abus ni de la création d’un point de contact indépendant pour dénoncer les abus. Il n’a donné aucun délai. C’est inquiétant.

De meilleures conditions de travail également dans l’intérêt des patients

Frieda Gijbels entend bien interroger une nouvelle fois le ministre Vandenbroucke. Elle réclame une action rapide. « S’il y a bien un moment idéal pour mettre un terme aux abus, c’est maintenant, alors que tous les regards sont tournés vers le secteur des soins de santé et que les prestataires de soins sont appréciés à leur juste valeur. Nous travaillons par ailleurs à une proposition de résolution afin d’améliorer les conditions de travail des MSF.

Car en réalité, il n’y a pas que les spécialistes en formation qui ont intérêt à ce que l’on améliore leurs conditions de travail. C’est également le cas des patients, qui ont tout intérêt à ce que leur médecin soit frais et dispos lors des traitements et des consultations. »

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