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7,9 millions d’euros d’amendes payés par les employeurs pour leurs malades de longue durée : « Imposer des amendes de manière unilatérale n’est pas la solution »
Afin de réduire l’absentéisme de longue durée et d’inciter les entreprises à réintégrer plus rapidement les travailleurs malades, le gouvernement Vivaldi a introduit une « cotisation de responsabilisation ». Ce prélèvement supplémentaire vise les entreprises connaissant un flux supérieur à la moyenne d’entrées en invalidité. « Nous devons agir contre l’absentéisme, qui est en forte augmentation et coûte très cher. Mais au lieu de pénaliser de manière unilatérale les employeurs, nous devons leur donner les outils nécessaires pour lutter contre ce phénomène », estime le député fédéral Axel Ronse, qui a reçu ces chiffres du ministre Vandenbroucke (Vooruit).
Contre-productif
Entre la fin de l’année 2022 et le premier trimestre 2024, des cotisations de Responsabilisation Rendre les États fédérés responsables afin qu’ils soient récompensés s’ils mènent une politique de qualité et sanctionnés si leur politique est mauvaise. Cette responsabilisation était une exigence de la N-VA durant les négociations gouvernementales de 2010-2011 dans le cadre de la révision de la loi de financement. La N-VA souhaite entre autres une importante autonomie fiscale pour les États fédérés et une responsabilité propre en ce qui concerne, entre autres, la politique du marché de l’emploi, les soins de santé et les allocations familiales. responsabilisation ont été imposées 942 fois, pour un montant total de 7,9 millions d’euros. L’amende s’élève à 8428 euros par trimestre en moyenne. 48 % des sanctions ont été imposées à des employeurs wallons, 34 % à des employeurs flamands et 17 % à des employeurs bruxellois. La plupart des sanctions concernent le secteur de l’entretien et les secteurs sociaux qui emploient du personnel infirmier.
« Nous soutenons l’idée selon laquelle les employeurs doivent contribuer à la réintégration des malades de longue durée », explique Ronse. « Mais sanctionner de manière unilatérale les employeurs qui ont de nombreux employés malades, peu importe les efforts fournis pour y remédier ? Ce n’est pas la bonne approche. La cause de ces nombreuses maladies dans ces différents secteurs est en effet bien plus complexe qu’un simple manque d’efforts de la part des employeurs. Les sanctionner est donc injuste, mais aussi contre-productif. »
Effet inverse
Pour Ronse, les employeurs doivent disposer de plus d’outils dans la lutte contre l’absentéisme. « Actuellement, ils doivent par exemple attendre trois mois avant d’être impliqués dans les trajets de réintégration des malades de longue durée. C’est beaucoup trop long. »
La mesure unilatérale actuelle risque par ailleurs d’avoir l’effet inverse, estime Ronse. « Cela pourrait décourager les employeurs de donner leur chance à des candidats qui ont été malades pendant une longue durée ou invalides, de peur d’être sanctionnés si ces personnes rechutent. »