Vous êtes ici
600 000 malades de longue durée d’ici 2035. Wim Van der Donckt : « Il est grand temps de changer d’approche »

Le député fédéral Wim Van der Donckt tire la sonnette d’alarme au regard du grand nombre de malades de longue durée que compte notre pays. D’après le Bureau du Plan Le Bureau Fédéral du Plan (BFP) est une institution belge d’utilité publique. Le Bureau du Plan réalise des études et projections concernant des problèmes de politique socio-économique et écologique. Il met son expertise scientifique à la disposition du gouvernement, du parlement, des partenaires sociaux et des institutions nationales et internationales. Bureau du Plan , ils seront 600 000 en 2035. Le coût pour notre Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale est énorme. « Le ministre Vandenbroucke prend certes des mesures, mais je doute fort de leur efficacité. Nous avons besoin d’un plan global proactif. Nous devons nous concentrer sur ce qu’il reste possible de faire plutôt que l’inverse. »
Le nombre de malades de longue durée en Belgique est extrêmement élevé. Il y a trente ans, 2,5 % de la population était malade de longue durée, contre plus du double aujourd’hui. Plus d’un demi-million de personnes sont actuellement en incapacité de travail depuis plus d’un an, soit 1,5 fois le nombre de chômeurs. Chaque année, cela coûte plus de dix milliards d’euros à notre sécurité sociale. Ce nombre augmente en outre très rapidement, à un moment où nous aurions justement besoin de tout le monde pour financer la sécurité sociale et le coût du vieillissement.
Besoin d’adaptations structurelles
Wim Van der Donckt : « Le ministre Vandenbroucke prend des mesures, j’en conviens, mais sa politique reste limitée à des trajets formels via les mutuelles, à des primes limitées et à des sanctions mineures voire inefficaces. Une petite prime a par exemple été proposée aux employeurs afin de donner leur chance à des malades de longue durée. Mais c’est d’adaptations structurelles à notre droit du travail rigide que nous avons besoin. Où sont les contrats adaptés qui facilitent les choses pour les travailleurs malades de longue durée et les employeurs ? Pourquoi ne pas miser sur la facilitation de retours au travail informels rapides au lieu des trajets formels via les mutuelles ? »
Les employeurs davantage sanctionnés
Van der Donckt renvoie aux propositions de loi de la N-VA sur les emplois de réintégration et l’attestation d’aptitude en lieu et place du certificat médical traditionnel. La Responsabilisation Rendre les États fédérés responsables afin qu’ils soient récompensés s’ils mènent une politique de qualité et sanctionnés si leur politique est mauvaise. Cette responsabilisation était une exigence de la N-VA durant les négociations gouvernementales de 2010-2011 dans le cadre de la révision de la loi de financement. La N-VA souhaite entre autres une importante autonomie fiscale pour les États fédérés et une responsabilité propre en ce qui concerne, entre autres, la politique du marché de l’emploi, les soins de santé et les allocations familiales. responsabilisation des travailleurs reste actuellement limitée à une perte financière temporaire de 2,5 % de leur allocation, soit à peine plus qu’une indexation. Et elle ne leur est de plus imposée que s’ils refusent de participer à un trajet de réintégration de manière manifeste. « Les employeurs sont en revanche bel et bien sanctionnés en fonction du nombre de malades de longue durée que compte leur entreprise, ce dont ils ne sont pas forcément responsables. Où est la logique ? C’est totalement disproportionné », déclare Van der Donckt.
Se concentrer sur ce qu’il reste possible de faire
« Une autre approche est possible », estime Van der Donckt. « Il est évident que la politique fondée sur les coordinateurs de retour au travail et la sanction des employeurs ne fonctionne pas. Nous avons besoin d’un plan global et d’une responsabilisation équilibrée de l’ensemble des parties concernées : employeurs, travailleurs, médecins du travail, médecins-conseils, services de prévention et mutuelles. La politique actuelle reste trop passive alors qu’elle devrait être proactive. Au lieu de nous concentrer sur ce qu’il n’est plus possible de faire, nous devrions voir ce qu’il reste possible de faire. Notre politique du marché du travail est beaucoup trop rigide pour les malades de longue durée, les invalides et les employeurs potentiels. C’est là que nous devons agir. »