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60 coordinateurs « retour au travail » pour 500 000 malades de longue durée : le plan Vandenbroucke accouche d’une souris
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Le plan Vandenbroucke prévoit de recourir à 60 coordinateurs « retour au travail » pour résoudre le problème des malades de longue durée. La députée fédérale Valerie Van Peel y voit un manque d’ambition. « Il y a près de 500 000 malades de longue durée, et c’est tout ce que le gouvernement a à proposer ? »
Actuellement, 260 médecins-conseils sont chargés de l’accompagnement de près d’un demi-million de malades de longue durée via les mutualités. Ils ne parviennent même pas à réaliser le « quick scan », une évaluation destinée à déterminer les possibilités d’emploi. « Ces 60 coordinateurs y arriveront-ils ? C’est une goutte d’eau dans l’océan », estime la députée fédérale Van Peel.
Le plan du gouvernement Vivaldi n’entrerait par ailleurs en vigueur qu’après trois mois d’incapacité de travail. Dans la pratique, cela signifie que le trajet vers un emploi ne serait lancé qu’après quatre mois d’incapacité, période de salaire garanti comprise. « C’est trop tard. Les experts s’accordent à dire que le seuil de reprise du travail est très élevé pour les personnes ayant été malades plus de deux ou trois mois. »
Risque de conflit d’intérêts
En attribuant 60 coordinateurs « retour au travail » aux mutualités, le risque de conflit d’intérêts est bien réel. Les mutualités sont là avant tout pour défendre les intérêts de leurs membres, et leur principal intérêt n’est pas l’activation. « Le souhait du ministre Vandenbroucke de lier les budgets aux résultats et aux efforts consentis et démontrés par les mutualités est la seule lueur d’espoir dans ce plan », estime Van Peel.
Des manœuvres qui ne convainquent guère
La prudence reste toutefois de mise, car il n’est nullement question de véritable Responsabilisation Rendre les États fédérés responsables afin qu’ils soient récompensés s’ils mènent une politique de qualité et sanctionnés si leur politique est mauvaise. Cette responsabilisation était une exigence de la N-VA durant les négociations gouvernementales de 2010-2011 dans le cadre de la révision de la loi de financement. La N-VA souhaite entre autres une importante autonomie fiscale pour les États fédérés et une responsabilité propre en ce qui concerne, entre autres, la politique du marché de l’emploi, les soins de santé et les allocations familiales. responsabilisation . En 2022, la partie variable du financement des mutualités s’élèvera à 20 % seulement. Il s’agit de la partie du financement qui dépend de l’atteinte de différents objectifs. « Quand on sait que les 80 % restants du financement seront encore calculés sur la base d’une formule désuète, ces quelques manœuvres autour des 20 % ne convainquent guère. »
Non contraignant
Les communautés et régions sont actuellement responsables de l’accompagnement vers le marché du travail via le VDAB Le Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding (VDAB), c’est-à-dire le service flamand pour l’emploi et la formation professionnelle, est un service public flamand qui rassemble l’offre et la demande sur le marché de l’emploi et qui a essentiellement pour mission de faire office d’intermédiaire pour les demandeurs d’emploi et de les aider à trouver du travail. Depuis la réforme de l’État de 1989, les services de l’emploi relèvent des régions et la formation professionnelle est une compétence communautaire. Le pendant wallon du VDAB est le Forem et le pendant bruxellois est Actiris. VDAB , le Forem et Actiris. « Avec la N-VA, nous plaidons pour une coopération intensive et un échange de données entre l’INAMI et les services régionaux en vue de la réintégration des malades de longue durée. » Comme dans le dossier des pensions, aucun problème n’est actuellement résolu. Même la participation au parcours d’insertion reste non contraignante. Il n’est absolument pas question de sanctions ni d’incitation. « Ce plan manque clairement d’ambition. Il y a près de 500 000 malades de longue durée, et c’est tout ce que le gouvernement a à proposer ? Comment le gouvernement compte-t-il s’y prendre pour rendre le travail à temps partiel des malades de longue durée, très éloignés du marché du travail, intéressant à la fois pour l’employeur et le travailleur ? Comment va-t-il faire pour offrir une alternative aux travailleurs au bord du burn-out ? Certificat d’aptitude, emplois d’intégration professionnelle, assouplissement de la mise à disposition... Voilà quelques propositions concrètes de la N-VA afin de permettre aux malades de longue durée de participer à nouveau à la société. »
« Nous ne devons plus abandonner les malades de longue durée à leur sort. Voilà une politique véritablement sociale », conclut Van Peel.