294 détenus libérés plus tôt afin de désengorger les prisons : « Un très mauvais signal »

13 mars 2023
Sophie De Wit

Pendant la crise du coronavirus, un système de libération anticipée à partir de six mois avant le terme prévu de la peine a été mis en place dans les prisons. L’objectif était de réduire la concentration de prisonniers. Cette mesure a toutefois été maintenue par la suite. En six mois, 294 condamnés ont ainsi pu sortir de prison de manière anticipée. « Un très mauvais signal », selon la députée fédérale Sophie De Wit. « Que vaut encore une condamnation par un juge pénal ? »

Sophie De Wit s’oppose fermement à cette mesure : « Il s’agit purement et simplement d’une libération anticipée de prisonniers en raison du manque de places dans nos prisons. C’est un très mauvais signal envoyé aux criminels. La condamnation prononcée par le juge pénal n’est plus prise au sérieux. »

Pratiquement aucune condition

La réduction de peine est octroyée presque automatiquement par la directeur de la prison, qui ne dispose que d’une marge très réduite pour évaluer l’opportunité de libérer ou non un détenu. Seules quelques catégories de condamnés sont exclues, ceux ayant commis des actes terroristes ou des abus sexuels, par exemple. Pratiquement aucune condition n’est en outre imposée. Le condamné doit uniquement disposer d’un toit et de suffisamment de moyens de subsistance, et il ne peut pas commettre de nouveaux actes répréhensibles ni entrer en contact avec les victimes. Des conditions logiques, mais pour lesquelles aucune procédure de surveillance ni de contrôle n’est prévue.

Pas des anges

Sur les 294 détenus ayant bénéficié d’une réduction de peine, la majorité purgeait une peine de trois à cinq ans (134), et une grande partie une peine de cinq à sept ans (85) ou de sept à dix ans (64). De Wit : « Les prisonniers bénéficiant de cette faveur ne sont pas des anges ; ils ont été condamnés à des peines lourdes. Leur accorder une réduction de peine aussi facilement n’est pas la meilleure façon de faire face à la surpopulation carcérale. »

La surpopulation augmente

« Avec environ 11 400 détenus pour moins de 10 000 places, la surpopulation continue d’augmenter sous le ministre Van Quickenborne. À part cette mesure bancale, le ministre ne fait rien pour résoudre le problème rapidement. Alors qu’il avait promis de faire exécuter toutes les peines, dans les faits, c’est l’inverse qui se passe. »

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