Un plan insuffisant contre le dumping social

La commissaire européenne Marianne Thyssen (CD&V) a présenté début mars ses plans afin de lutter contre les abus en matière de détachement. Un pas dans la bonne direction selon la parlementaire Helga Stevens, mais insuffisant pour inverser la tendance dans la lutte contre le dumping social.

Le nombre de détachements ne cesse d’augmenter au fil des ans. En 2014, on a dénombré 460 000 déclarations Limosa dans le cadre desquelles un employeur étranger indique détacher des travailleurs en Belgique. En 2015, ce chiffre s’élevait à 566 794. Cela signifie qu’en un an, environ 100 000 déclarations ont été reçues. Cette situation est intenable.

Réduire le délai de détachement

Ces dernières années, des milliers d’emplois ont été perdus dans notre pays en raison de la concurrence déloyale venue de l’étranger. Dans son plan, Thyssen propose d’accorder aux travailleurs détachés le même salaire et les mêmes conditions de travail que leurs collègues du pays où ils sont engagés. « Je crains que la proposition de Thyssen soit insuffisante », explique Stevens. « Le problème se situe au niveau de la Sécurité sociale En Belgique, la sécurité sociale relève jusqu’à aujourd’hui du fédéral. Les principaux piliers de la sécurité sociale belge sont l’assurance maladie-invalidité (INAMI), les pensions, l’assurance-chômage et les allocations familiales, sans oublier les maladies professionnelles, les accidents du travail et les vacances annuelles. Certains partis flamands prônent depuis longtemps le transfert de (grands pans de) la sécurité sociale aux régions et communautés. sécurité sociale . Les travailleurs détachés peuvent en effet payer leurs cotisations sociales dans leur pays d’origine pendant deux ans. Ils sont donc de facto moins chers que les travailleurs belges. C’est injuste. Nous sommes dès lors favorables à une réduction du délai de détachement. »