Nombre record de renvois de criminels illégaux

8 juin 2016
Nombre record de renvois de criminels illégaux

Jamais le nombre de criminels illégaux expulsés de notre pays en un mois n'a été aussi élevé qu’en mai : 168 détenus sans permis de séjour légal ont été renvoyés dans leur pays d’origine. « Et sans la grève des gardiens de prison, ce chiffre aurait encore grimpé davantage », remarque le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Theo Francken.  À titre comparatif : la moyenne mensuelle, qui s'élevait avant à 50 rapatriements, est aujourd'hui de 120. « Une preuve que la politique porte ses fruits et que le changement se fait réellement sentir », estime Francken. « Dans nos prisons également, où il a fallu attendre le gouvernement actuel pour enfin aborder le problème de la surpopulation. »

En effet, pas moins d’un détenu sur trois séjourne ici illégalement. En chiffres absolus, ce sont plus de 3 361 détenus qui ne disposent pas des papiers nécessaires. Depuis son entrée en fonction en octobre 2014, la priorité de Francken consiste à renvoyer autant de détenus que possible vers leur pays d’origine. En 2014, ce chiffre était de 625 mais, l’année dernière, il s'élevait déjà à 1 437. Et malgré les grèves, 637 détenus ont encore été rapatriés au cours des cinq premiers mois, soit plus que durant toute l’année 2014.

Des mesures mûrement réfléchies

Il va de soi que ces chiffres record ne tombent pas du ciel : ils sont le résultat de mesures politiques mûrement réfléchies. Ainsi, le gouvernement a récemment conclu un vaste accord de coopération avec les pouvoirs publics marocains, en vue de simplifier l’échange et le contrôle des empreintes digitales électroniques. Il en résulte également une identification et un rapatriement plus rapides des criminels illégaux de ce pays. Avec plus de 500 détenus sans permis de séjour légal, les Marocains constituent un groupe-cible important au sein de notre population de détenus. Avec les Roumains et les Albanais, ils constituent le groupe le plus fréquemment concerné par des expulsions.

La législation adaptée porte aussi ses fruits. Celle-ci permet entre autres de commencer à travailler au retour d’un détenu six mois avant sa libération. Ce délai était avant limité à deux mois avant la sortie. « L’allongement de ce délai permet aux condamnés illégaux de sortir plus rapidement de prison », déclare Francken. « Nous pouvons ainsi rapatrier de manière plus directe depuis la prison. »

Pour finir, le secrétaire d'État renvoie aussi au renforcement des conditions de sortie anticipée. De cette manière, un détenu sans droit de séjour ne peut plus être libéré de manière anticipée qu'à condition de quitter effectivement le pays. « Les peines alternatives sont orientées vers la réintégration du détenu dans notre société », explique Francken. « Il est évident que les personnes sans droit de séjour en sont exclues. Avant, elles pouvaient encore recevoir un bracelet électronique ou des travaux d’intérêt général mais, aujourd’hui, leur seul choix est d’embarquer dans l’avion. Et si elles reviennent en Belgique, elles doivent purger l'intégralité de leur peine. » En effet, une libération anticipée va actuellement de pair avec une interdiction d’entrer sur le territoire.

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