Merkel sur la ligne de la N-VA

11 janvier 2017
Bart De Wever

La KU Leuven et l’Université de Gand ont décerné le titre de docteur honoraire à la chancelière Angela Merkel « en raison de ses efforts diplomatiques et politiques visant à renforcer la puissance politique de l’Europe et à défendre les valeurs qui permettent à notre continent de trouver l’unité dans la diversité. » Le président de la N-VA Bart De Wever dresse le bilan de sa politique : « Dans ses actes, Merkel est proche de la ligne de la N-VA. Le sens de son slogan ‘Wir schaffen das’ (nous y arriverons) a évolué, et j’ai du respect pour cela. Dans cette évolution, Merkel a su montrer ses capacités de leader. »

Je n’ai pas à être d’accord ou pas d’accord avec la remise du titre de docteur honoraire par les universités flamandes. La KU Leuven et l’Université de Gand justifient cette décision par leur volonté de récompenser Mme Merkel pour sa longue carrière politique. Une carrière qui n’est pas encore terminée.

Angela Merkel a su démontrer ses compétences de leader par le passé. Au niveau socio-économique, elle a poursuivi la politique de réformes de son prédécesseur et fait de l’Allemagne le pilier de l’économie européenne. Son approche de la crise de l’euro était la seule valable.

Une erreur capitale

Mais son ‘Wir schaffen das’ reste une erreur capitale. Un responsable politique oscille constamment entre ses propres convictions et l’intérêt général. Dans la crise des migrants, l’Allemagne a dû faire face à son propre passé. Et dans ce contexte, les émotions ont pris le dessus.

Avec son slogan ‘Wir schaffen das’, elle a invité le monde entier - pas seulement les réfugiés syriens - à rejoindre l’Allemagne, et donc l’Europe occidentale de manière générale. La conséquence a été un flux migratoire incontrôlable de personnes en quête d'une vie meilleure, ce qui est compréhensible et humain. Un flux qui dépasse la capacité d’absorption de différents pays d’Europe.

La réalité l’a depuis rattrapée. Tout ce que j’avais prédit lors de ma conférence à Gand s'est produit et nombre de mes propositions d’alors ont été mises en œuvre ou font l’objet de discussions au niveau européen. La chancelière Merkel a elle aussi dû adapter sa politique à cette réalité.

Évolution

Merkel a contribué à contenir le flux migratoire en provenance de l’Est. Elle avoue elle-même qu’elle ne répéterait pas ce fameux ‘Wir schaffen das’. Le ministre allemand de l’Intérieur plaide pour sa part en faveur d'une « solution à l’australienne », c'est-à-dire des renvois en Afrique du Nord. La lutte contre les demandes d’asile frauduleuses a été renforcée et les frontières sont mieux contrôlées.

Dans les faits, Merkel est proche de la N-VA : les frontières extérieures doivent être fermées et le flux de réfugiés doit rester sous contrôle. Le sens de ‘Wir schaffen das’ a évolué, et j’ai du respect pour cela. Dans cette évolution, Merkel a su montrer ses capacités de leader.

Perspectives

Je ne veux plus me focaliser sur le passé, cela ne mène à rien. Je veux me concentrer sur la politique menée par Merkel, une politique qui correspond à notre vision de l’asile et de l’immigration. Et je ne peux qu'espérer que la politique menée en Allemagne par Merkel pourra être transposée à l’échelle européenne.

Si nous fermons les frontières extérieures, mettons en place des hotspots pour trier les arrivants, organisons davantage et mieux l’accueil dans les régions d’origine, pratiquons le « pushback » sur la mer Méditerranée, instaurons une limite maximale et appliquons les règles de Dublin, l’Europe aura de nouvelles perspectives. Nous pourrons de nouveau promouvoir la paix, la sécurité et la justice à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. Alors ‘schaffen wir das wirklich’.

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