Bart De Wever : « Abordons la crise des réfugiés avec davantage de réalisme »

23 septembre 2015
Bart De Wever : « Abordons la crise des réfugiés avec davantage de réalisme »

Lors de la leçon inaugurale en Politicologie à l’Université de Gand, le président de la N-VA, invité comme conférencier, a consacré plus d’une heure à analyser en profondeur la crise européenne des réfugiés. Dans un même temps, il a proposé des solutions concrètes pour aborder cette crise de manière réaliste et raisonnable. « Étant donné que l’Europe est emprisonnée dans un carcan moral et législatif, nous ne pouvons pas encore prendre toutes les mesures nécessaires », a constaté Bart De Wever. « Mais ne pourrions-nous pas déjà y réfléchir ? »

« Le Moyen-Orient est une poudrière qui a explosé, entraînant une migration très importante depuis cette région ». C’est avec ces mots que Bart De Wever a débuté son analyse. Dans ce contexte, les réfugiés se déplacent toujours selon la voie de la moindre résistance et de la plus forte attraction, ce qui les conduit inévitablement en Europe. Une Europe qui navigue depuis trop longtemps sans boussole géopolitique et qui est irrémédiablement divisée. Mais surtout : une Europe qui a aujourd’hui ouvert tout grand ses portes. « Le principe de Schengen est que, si les frontières extérieures sont contrôlées, un contrôle des frontières intérieures n’est plus nécessaire. Mais la Grèce ne contrôle plus nos frontières. Schengen a donc de facto cessé d’exister », déplore monsieur De Wever.

Boussole économique
Entre-temps, les réfugiés parcourent l’Europe en s'orientant avec une boussole économique : un fait qui n'a pas échappé à de nombreux citoyens européens. « On est un réfugié de guerre quand on fuit une zone de guerre dangereuse pour s’arrêter au premier endroit où règnent la stabilité, la paix et la sécurité. Quand on parcourt des milliers de kilomètres au-delà d’un lieu sûr, on n’est plus un réfugié de guerre mais un réfugié économique », déclare Bart De Wever. « Nous ne devons donc pas nous leurrer ou croire que toutes ces personnes fuient la guerre. »

Guerre d’opinion
Dans ce contexte, le président de la N-VA a également mentionné la guerre d’opinion qui fait rage en ce moment, dont l’enjeu est de sensibiliser l’opinion publique à adopter une attitude solidaire. Il a fait référence à la tristement célèbre photo d’Aylan, le petit garçon rejeté sur la plage de Bodrum. « Personne n’est plus en mesure de dire quelle est la véritable histoire d'Aylan. La désinformation est trop importante. Et au lieu de clarifier les choses, les médias contribuent eux-mêmes à cette confusion. Les contre-réactions sont omniprésentes sur les médias sociaux : chaque histoire provoque une contre-histoire. »

Malaise culturel
Tour cela ne rassure pas l’opinion publique, bien au contraire. « Il règne un sentiment de malaise dans l’opinion publique », constate le président de la N-VA. « Une angoisse quasiment existentielle : l’Europe est-celle capable de faire face ? » Selon lui, le plus grand malaise n’est pas de nature matérielle mais culturelle. « L’échec de la politique d’intégration dans le passé fait craindre le pire à la population en ce qui concerne les conséquences de cette migration de masse non contrôlée sur notre tissu culturel et social. L’intégration implique en effet de s’adapter aux valeurs universelles des Lumières. L’Europe doit oser poser ces principes des Lumières comme boussole pour la mise en œuvre d’une politique inclusive en matière d’identité et de citoyenneté. C’est la seule manière de conserver notre tolérance et d’assurer à chacun d’entre nous un avenir placé sous le signe de la liberté et de la prospérité », a ajouté monsieur De Wever comme ultime conseil à l’intention de nos décideurs européens.

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