Interprètes en langues des signes : meilleur statut

23 novembre 2016
Interprètes en langues des signes : meilleur statut

Le Parlement européen a approuvé à une majorité écrasante une résolution visant notamment à améliorer le statut des interprètes en langues des signes en Europe. « Les interprètes sont indispensables afin de garantir la participation des locuteurs en langues des signes au sein de la société. Mais en raison d’un statut qui laisse à désirer, ils ne sont pas suffisamment nombreux. Beaucoup de personnes atteintes de surdité perdent ainsi leur place dans la société », regrette l’eurodéputée Helga Stevens, qui figure parmi les instigateurs de cette résolution.

Plus d’un million de locuteurs en langues des signes vivent au sein de l’Union européenne, contre seulement 6 500 interprètes. « Soit un interprète pour 160 locuteurs, ce qui est tout simplement inacceptable », explique Stevens. Les différences entre les différents États membres sont considérables. « Dans certains pays, il n’y a qu’un interprète pour 2 500 locuteurs en langues des signes. Et en Slovaquie, le salaire horaire des interprètes en langues des signes n’est que de 2,60 euros, ce qui n’est pas vraiment attrayant pour les jeunes. Pourtant, la formation d’interprètes en langues des signes est essentielle pour garantir l’égalité. »

Une étape importante pour les sourds et leurs interprètes

« Pendant longtemps, les interprètes en langues des signes ont été considérés comme de simples aidants », explique Stevens, première eurodéputée sourde. « Généralement, la famille de la personne concernée servait d’interprète, même lors d’événements officiels. Dans de nombreux pays d’Europe, c’est toujours le cas, mais la situation avance et les interprètes en langues des signes finissent enfin par être considérés comme des travailleurs à part entière. »

Mais il y a du pain sur la planche. « C’est pourquoi nous sommes très heureux d’avoir reçu le soutien d’une large majorité en faveur de cette nouvelle résolution. Les précédentes remontaient à 1988 et 1998 et devaient être actualisées de toute urgence. J’ai reçu des commentaires de nombreuses organisations de sourds et d’interprètes. Cette résolution est un instrument politique important au niveau régional, national et européen », conclut Stevens. « Elle découle directement d’une conférence que j’ai organisée fin septembre et où pour la première fois, les 24 langues parlées et les 31 langues des signes de l’UE ont toutes été utilisées. »

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