Interprètes en langue des signes : manque de reconnaissance

28 septembre 2016
Interprètes en langue des signes : manque de reconnaissance

La parlementaire européenne Helga Stevens a rassemblé cette semaine plus de mille personnes atteintes de surdité de partout en Europe à l’occasion d’une conférence au Parlement européen. Elles plaident en faveur de l’amélioration du statut des interprètes en langue des signes et d’une reconnaissance plus étendue de leur langue. « C’est une occasion unique car pour la première fois, nous avons rassemblé les 31 langues des signes de l’Union européenne en un seul endroit », explique Helga Stevens, qui est par ailleurs la première parlementaire européenne atteinte de surdité. « Mais nous espérons que cette journée n’aura pas qu’un aspect symbolique. À défaut de statut, nous manquons d’interprètes en langues des signes et cette situation doit changer au plus vite. »

Plus d’un million de locuteurs en langue des signes vivent au sein de l’Union européenne, contre seulement 6 500 interprètes. « Soit un interprète pour 160 locuteurs, ce qui est beaucoup trop peu. Les interprètes sont débordés et les locuteurs sont livrés à leur triste sort », explique Helga Stevens. « De plus, une base de données nationale dans laquelle les interprètes agréés peuvent s’enregistrer n’est disponible que dans sept pays de l’Union européenne. Sans interprètes disponibles et aisément accessibles, les locuteurs n’ont pas accès ou ont accès de manière limitée à des services essentiels, une honte pour l’Europe, qui se dit être un exemple en matière d’égalité des chances. »

De plus, les interprètes en langue des signes sont très mal payés dans certains pays d’Europe. « En Slovaquie, leur salaire horaire n’est que de 2,60 euros, ce qui n’est pas attrayant pour les jeunes. Dans certains cas, il n’y a même pas de système de rémunération pour les interprètes en langue des signes qui ont suivi une formation. Les besoins risquent dès lors de se faire de plus en plus sentir », prévient Helga Stevens.

Résolution

La conférence a été interprétée dans les 31 langues des signes et les 24 langues parlées de l’Union européenne. Des programmes en braille et une salle silencieuse avaient également été mis en place. La journée s’est terminée par la signature d’une résolution qui sera soumise au Parlement européen plus tard dans l’année. Plus de soixante parlementaires européens de différentes fractions politiques ont déjà exprimé leur soutien.

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