Geler les négociations d’adhésion avec la Turquie

24 février 2017
Un signal fort pour Erdogan

Après le Parlement fédéral, c'est au tour des partis de majorité au sein du Parlement flamand d’appeler au gel de la procédure d’adhésion de la Turquie et à la fin de l’aide européenne de préadhésion. « Au vu de la situation des droits de l’homme et du recul de la démocratie en Turquie, il est grand temps d’envoyer un signal fort », explique le parlementaire flamand Karl Vanlouwe. « Les gouvernements qui restreignent les libertés civiles ne doivent même pas pouvoir espérer rejoindre l’UE. »

Cela fait déjà plusieurs années que la Turquie, sous le règne d’Erdogan, va dans la mauvaise direction. « La Turquie s’enlise de plus en plus dans la voie autoritaire, à l’encontre de nos normes et valeurs européennes », estime Vanlouwe. « Et après la tentative de coup d’État ratée de l’an dernier, la situation des droits de l’homme n’a fait qu’empirer. » Les chiffres sont éloquents : 10 parlementaires ont été arrêtés, 150 journalistes ont été incarcérés, 24 stations de radio ou chaînes de télévision ont cessé d’émettre, des biens immobiliers pour une valeur de 4 milliards ont été saisis, 2 368 juges et procureurs ont été arrêtés et plus de 31 000 personnes se trouvent actuellement en détention. Au total, plus de 129 000 fonctionnaires ont été suspendus ou démis de leurs fonctions.

« Les négociations d’adhésion ont commencé il y a plus de 10 ans », indique le parlementaire flamand Karim Van Overmeire. « Et sur toute ces années, 1 seul chapitre d’adhésion a pu être finalisé. 15 sont encore en cours de négociation et 17 n’ont même pas encore été ouverts. Il est temps de mettre un terme à cette procession d’Echternach. »

Mettre un terme au soutien financier

Dans la période 2014-2020, l’UE a prévu d’accorder 4,45 milliards d’euros de soutien à la Turquie afin de lui permettre de se préparer à sa future adhésion, entre autres en renforçant ses institutions démocratiques et l’État de droit. « Nous constatons que cet objectif est loin d’être atteint », explique le député flamand Jan Van Esbroeck. « Il faut mettre un terme à ce soutien. »

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