Turquie : besoin d’un signal fort

La parlementaire Zuhal Demir s’est dite très préoccupée par l’évolution des droits de l’homme et des minorités en Turquie. La récente arrestation de plusieurs parlementaires du parti d’opposition pro-kurde HDP est une nouvelle preuve de la gravité de la situation. « Il est temps pour notre parlement d’envoyer un signal fort », estime Demir. Elle appelle le président de la Chambre Siegfried Bracke à inviter les parlementaires HDP séjournant en Belgique à la Chambre.

« La Turquie du président Erdogan ne peut pas être candidate à l’adhésion à l’UE », estime Demir. « Ce régime foule aux pieds toutes les valeurs démocratiques. La démocratie ne consiste pas seulement à réunir un certain nombre de voix. Il s’agit aussi de respecter les droits de l’homme et des minorités. » Et c’est précisément sur ce point qu’elle s’inquiète : « Depuis la tentative de coup d’État de juillet, plus de 35 000 personnes ont été arrêtées. Bon nombre d’entre elles ont été limogées dans une tentative d’"épurer" l’appareil d’État des opposants. »

Une liberté de la presse inexistante

Demir s’inquiète également pour la liberté de la presse. Actuellement, la Turquie pointe à la 151e place du World Press Freedom Index de Reporters sans Frontières. Elle est moins bien classée que le Zimbabwe du dictateur Robert Mugabe, qui occupe la 124e place. Il y a 10 ans, la Turquie se trouvait encore à la 98e place. De plus, la dernière révision du classement a eu lieu avant la tentative de coup d’État. « Les preuves des liens supposés du parti HDP avec le terrorisme présentées dans la presse ne peuvent pas être prises au sérieux », estime Demir. « La liberté de la presse n’existe plus depuis qu’Erdogan a pris le pouvoir. »

« Erdogan ne respecte aucune des valeurs européennes. Il est temps pour la Belgique de prendre position quant à l’évolution des valeurs démocratiques en Turquie », conclut Demir.