L’Espagne prive la Catalogne de son droit au référendum

La Cour constitutionnelle espagnole a suspendu une loi catalane permettant aux régions espagnoles autonomes d’organiser des référendums non contraignants. Cette décision touche en premier lieu la Catalogne, où un nouveau référendum sur l’indépendance est prévu à l’automne. La N-VA réagit avec colère : « Cette décision met à mal la démocratie espagnole et les relations entre Madrid et Barcelone. »

« Le gouvernement espagnol continue d’utiliser la Cour constitutionnelle comme une arme politique afin de faire taire les politiciens catalans qui œuvrent à l’autonomie », constate le parlementaire Peter Luykx. Les autorités espagnoles ont déjà interdit le simple fait de débattre de l’indépendance au parlement catalan. « La question de l’indépendance est avant tout un débat politique qui doit être mené par le peuple catalan et ses représentants », estime Luykx.

La Cour constitutionnelle est-elle vraiment indépendante ?

Le parlementaire flamand Jan Van Esbroeck s’interroge quant à lui sur l’indépendance de la Cour constitutionnelle espagnole : « Une Cour constitutionnelle doit vérifier de manière objective et neutre la conformité de certaines mesures juridiques avec la Constitution. Elle ne peut en aucun cas être la marionnette du gouvernement espagnol lorsqu’il essaie d’imposer ses plans. »

La ligne rouge est franchie

Pour l’eurodéputé Mark Demesmaeker, l’Europe doit veiller à garantir le droit à l’autodétermination des Catalans : « Les Catalans ont le droit de se prononcer sur leur propre avenir, comme l’Irlande du Nord et conformément à la législation européenne. » Il souligne les droits et libertés démocratiques sur lesquelles repose l’Union européenne, qui doit agir lorsqu’un État membre enfreint ces valeurs. « Avec cette décision, les autorités espagnoles ont clairement franchi une ligne rouge » conclut-il. « J’attends un signal clair de l’UE en direction de Madrid. »