La campagne pour un Empire ottoman 2.0 indésirable en Belgique

5 mars 2017
Turquie : besoin d’un signal fort

Comme il l’avait fait à deux reprises en 2015, l’AKP, au pouvoir en Turquie, organise des meetings électoraux en Europe occidentale, à l’approche du référendum constitutionnel prévu dans le pays. En Allemagne, deux de ces meetings ont déjà été interdits. Le gouvernement néerlandais les qualifie à juste titre d'indésirables. Le gouvernement autrichien préconise pour sa part une initiative européenne commune afin d’empêcher leur tenue. « Il est inacceptable que de tels événements dressent les gens les uns contre les autres en Flandre à cause de la situation politique turque. Il faut y mettre un terme », estime le président de fraction à la Chambre Peter De Roover.

Le 10 mai 2015, le président turc Erdogan s’était exprimé à l’Ethias Arena de Gand devant 15 000 partisans, dans un langage très clair. De Roover avait alors interpellé le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) et conclu son intervention de la sorte : « Il est inacceptable qu'il continue de considérer les personnes d’origine turque comme faisant partie du champ politique turc. Le message d’Erdogan fait renaître l’idée du travailleur étranger, ce que nous regrettons profondément. Nous devons nous opposer de toutes nos forces au fait qu’un chef d’État étranger se comporte comme un activiste politique et aille à l’encontre du concept d’intégration. »

Coup d’État

Aujourd’hui encore, les campagnes électorales de responsables politiques turcs sur notre territoire restent indésirables, car elles créent la division dans la société. De plus, le référendum en question porte sur un changement constitutionnel qui, selon ses détracteurs, revient dans les faits à un véritable coup d’État. « Nous ne pouvons pas accepter l’organisation chez nous de meetings en faveur d’un Empire ottoman 2.0 », explique De Roover. Il appelle par ailleurs le gouvernement belge à voir « dans quelle mesure il est possible d’honorer la demande du gouvernement autrichien de mettre un terme avec les autres États membres à cette importation des problèmes turcs dans différents pays européens. »

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